François Hollande votera Macron face au "risque" de l'extrême droite

Publié à 16h08, le 24 avril 2017 , Modifié à 16h47, le 24 avril 2017

François Hollande votera Macron face au "risque" de l'extrême droite

C'est un "message d'unité et de responsabilité" qu'a voulu envoyer François Hollande ce lundi 24 avril, au lendemain du premier tour de l'élection présidentielle qui a vu la qualification d'Emmanuel Macron et Marine Le Pen. S'exprimant depuis l'Élysée, le chef de l'État a sans surprise appelé à voter pour le leader d'En Marche ! face au "risque" de "l'extrême droite".

"Il est de mon devoir de définir une fois encore ce que j'estime être les enjeux du scrutin du dimanche 7 mai", a commencé François Hollande, lui qui a dû se résoudre à ne pas se représenter mais a fait activement campagne contre Marine Le Pen et son parti. Listant tout ce qui selon lui fait du Front national un danger ("son histoire", "ses méthodes", "ses liens avec des groupes extrémistes partout en Europe" mais aussi ses propositions économiques), il a annoncé :

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Face à un tel risque, il n'est pas possible de se taire, pas davantage de se réfugier dans l'indifférence. La mobilisation s'impose mais également la clarté des choix. Pour ma part, je voterai Emmanuel Macron. Emmanuel Macron aujourd'hui est celui qui défend les valeurs qui permettent le rassemblement des Français dans cette période si particulière, si grave, que connaissent le monde, l'Europe et la France.

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Un "soutien républicain" pour lequel Emmanuel Macron a tenu à "remercier le président de la République" :

Attendue depuis des semaines, cette prise de position n'a rien d'une surprise. Mais François Hollande prend tout de même le soin de présenter son choix non comme une adhésion totale au programme de son ancien protégé (présenté comme son "héritier" par ses adversaires), mais comme une décision dictée par l'offre en présence et un refus de l'abstention pour le second tour. Et c'est surtout pour faire battre l'extrême droite que le Président appelle à voter, s'attardant avec force détails sur son programme et appuyant beaucoup moins sur le terrain des "valeurs" :

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La présence de l’extrême droite fait une nouvelle fois courir un risque pour notre pays. Il y a d’abord son histoire, sa longue histoire. Il y a aussi ses méthodes, ses liens avec des groupes extrémistes partout en Europe. Mais il y a surtout les conséquences qu’aurait la mise en oeuvre de son programme sur la vie de notre pays. Le pouvoir d’achat des Français serait directement amputé si Marine Le Pen devait l’emporter et si la France sortait de la zone euro ; si les restrictions aux échanges commerciaux se multipliaient à travers des mesures protectionnistes, ce seraient des milliers d’emplois qui seraient supprimés dans les industries de notre pays ; et si encore la taxation des produits venant de l’étranger venait à être introduite, alors ce serait une hausse des prix sans précédent qui frapperait les plus fragiles.



Il y a donc à la fois le danger de l'isolement de la France, mais aussi de la rupture avec l’Union européenne. Enfin, face à la menace terroriste qui exige la solidarité et également la cohésion de notre pays, l’extrême droite diviserait profondément la France, stigmatiserait une partie de nos concitoyens au regard de leurs origines ou de leur religion. Elle mettrait en cause les libertés et les principes qui fondent la République.

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"Ce qui est en cause, c’est la conception que l’on a de la France, c’est également l’unité de notre relation, c’est sur l’appartenance à l’Europe et c’est sa place dans le monde", a conclu le chef de l'État, disant vouloir jusqu'au bout "défendre les principes auxquels [il est] attaché et qui font l’honneur de la France".

Du rab sur le Lab

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