En janvier, Arnaud Montebourg le démondialisateur chantait les louanges de Free. En juin, le ministre du redressement productif dénonce les effets sur l’emploi du "modèle low-cost".
Montebourg change d'avis
Changement de discours d’Arnaud Montebourg ministre, par rapport à Arnaud Montebourg en campagne pour François Hollande sur les forfaits à prix cassés de Free.
Le magazine Challenges, dans son édition du 14 juin, consacre un long reportage à l’action du nouveau ministre du Redressement productif. Arnaud Montebourg y dénonce le risque d’une "société tournée vers le low cost", dont l’archétype serait, à ses yeux, l’entreprise de Xavier Niel :
L'économie française repose sur le modèle de la Logan ou de Free. Mais pour économiser quelques euros, combien d'emplois détruit-on ?
Problème ?
Ces déclarations de Montebourg-ministre ne sont pas franchement celles du Montebourg, démondialisateur en chef. En témoigne, le 10 janvier, la réaction de l’ancien candidat aux primaires du PS à l’arrivée de Free dans le monde de la téléphonie :
Xavier Niel vient de faire plus avec son forfait illimité pour le pouvoir d'achat des Français que Nicolas Sarkozy en 5 ans @ChristopheGen
— Arnaud Montebourg (@montebourg) Janvier 10, 2012
Pourquoi ce revirement ?
Parce que, selon le ministre, il y a urgence. Dans ce même numéro de Challenges, il parle, dans une interview, d’un "début d’hémorragie" dans l’industrie de la téléphonie, après l’annonce pertes d’emplois probables liées à l’arrivée de Free, estimés à 50 000 par l'hebdomadaire.
Il faut remettre de l’ordre dans les télécoms. Et en particulier, s'interroger sur le rôle de l’Arcep.
L’Autorité de régulation des communications électroniques et des postes est mise en cause par Arnaud Montebourg, car le ministre l’accuse de pratiquer une forme de "concurrence sans limite" :
Comment donc avons-nous trouvé le génie de mener la concurrence du marché à un tel point qu’il s’autodétruit ?