#GEONPI - Notre blogueuse Delphine Dumont détaille comment François Hollande a involontairement révélé l'existence d'entrepreneurs en France et leur importance.
Des entrepreneurs en France !
Qui aurait pu le croire ? Aujourd'hui, je voue une grande reconnaissance à François Hollande ! Si, si ! Figurez-vous que le Président normal a réussi là où les rares mouvements libéraux ont échoué : il a prouvé l'existence d'entrepreneurs en France et leur importance.
C'est un exploit qu'il convient de saluer à sa juste mesure. En effet, jusqu'à ces derniers jours, à écouter les gouvernements et les médias, on aurait pu croire que l'activité professionnelle française se divisait en 3 catégories : fonctionnaires ou assimilés, salariés d'usines en sursis ou chômeurs.
Eventuellement, si on est un habitué du journal de Jean-Pierre Pernaut, on connait aussi l'existence des métiers en voie de disparition comme les sabotiers, les dinandiers, les santonniers ou les vitraillistes.
François-le-taxomane a poussé le bouchon un peu trop loin et fait sortir du bois successivement les auto-entrepreneurs, puis les créateurs d'entreprise. Ces derniers ont fait tant de bruit qu'on n'a pas pu les ignorer plus longtemps.
Du côté des auto-entrepreneurs, l'un des textes qui a le plus buzzé est signé de Sophie Gourion : "Lettre au Président de la République : coup de gueule au sujet de la réforme du statut d'auto-entrepreneur".
Ce billet sincère a valu à son auteur d'être accusée simultanément d'être un agent du grand méchant libéralisme et d'être une sotte manipulée. Les autres lecteurs, mieux éclairés sans doute, ont été sensibles à ce qui y était dit. Je cite l'une des meilleures phrases : "J’ai l’impression d’être une épouse trompée, foutue à la porte sans préavis à cause d’une maîtresse trop possessive".
Suite à la publication du projet de loi de finance 2013 qui contiendrait une inquiétante taxation pour la revente de parts d'entreprises, plusieurs créateurs d'entreprises se sont regroupés derrière le mouvement : les pigeons. En quelques jours à peine, tous les médias parlaient d'eux, des milliers de tweets et de murs Facebook relayaient le mouvement, les pigeons étaient partout. À tel point que certains y ont vu un bras armé de l'opposition ou de quelque autre lobby.
Peut-être est-ce le cas, peut-être que non, peu importe au fond, le succès du mouvement prouve qu'il exprime une inquiétude bien réelle partagée par de nombreux entrepreneurs.
Que va-t-il se passer maintenant ? Je doute que la gauche comprenne l'importance cruciale des petits entrepreneurs dans l'économie, elle qui ne parle, au mieux, qu'aux grands patrons.
Pour leur survie, il est indispensable que ceux qui créent leur emploi, voire plusieurs emplois, restent mobilisés. Alors, peut-être, on peut espérer que des partis comme ceux de droite ou du centre les entendent enfin. Peut-être même qu'un souffle de libéralisme aèrera notre pays asphyxié par les mythes socialistes.
François Hollande a révélé involontairement l'existence des entrepreneurs, à eux de montrer leur capacité à s'unir et à ne rien lâcher !
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