Le 26 avril, Valéry Giscard d'Estaing a pris position en faveur de Nicolas Sarkozy, "le plus crédible pour redresser le pays".
"Je voterai pour Nicolas Sarkozy. Je suis un homme libre", dit-il alors. Ce soutien est-il gratuit ? Dans Le Point, l'ancien président de la République assure qu'il n'a "pas été négocié" et qu'il n'en n'a "même pas prévenu" le candidat.
Nicolas Sarkozy, lui, aurait peut-être apprécié un engagement plus rapide: "C'est vrai qu'il a activement cherché à me joindre".
"Si je ne l'avais pas soutenu, je vois déjà les commentaires"
Sur Le Point
Je ne vois pas pourquoi je l'aurais prévenu, c'est mon choix. Mais c'est vrai qu'il a activement cherché à me joindre.
Valéry Giscard d'Estaing s'est prononcé un peu tard, mais il s'est prononcé. Le 26 avril dans une interview au Parisien, l'ancien président de la République a affirmé qu'il voterait pour Nicolas Sarkozy, "le plus crédible pour redresser le pays". Dans Le Point, il le justifie comme un devoir politique presque moral:
Si je ne l'avais pas soutenu, je vois déjà les commentaires. Personne n'aurait compris. Et cela aurait rappelé de mauvais souvenirs...
Le Point rappelle qu'en 1981, après une campagne extrêmement virulente, le candidat Jacques Chirac n'avait appelé à voter pour le Président sortant qu'à "titre personnel", n'incitant pas les militants RPR à se déplacer.
Jacques Chirac qui, cette année, n'a pas non plus voulu apporter de soutien officiel à Nicolas Sarkozy. Au contraire, il a affirmé que son choix se porterait sur François Hollande, avant d'être repris par ses proches. Une intention de vote jugée "inadmissible" par le Président-candidat comme nous le racontions ici.
Mais ces anciens Présidents, siègeant à présent au Conseil constitutionnel, ont-ils le droit de donner des consignes de vote? Comme le souligne le député PS Jean-Jacques Urvoas, appartenir au Conseil constitutionnel impose certaines obligations:
Les membres du Conseil constitutionel ont pour obligation générale de s'abstenir de tout ce qui pourrait compromettre l'indépendance et la dignité de leurs fonctions.
En réalité, ce n'est pas la première fois que VGE s'exprime politiquement. En 2007, il avait déjà appelé à voter Nicolas Sarkozy quelques jours avant l'élection. A l'époque, les membres du Conseil s'étaient "émus unanimement" de son attitude, car il n'avait pas respecté "l'obligation de réserve à laquelle sont astreints" tous les Sages.
Une "émotion" qui ne l'a pas empêché de récidiver.