Henri Guaino et les lois de la République

Publié à 14h59, le 12 mai 2013 , Modifié à 14h59, le 12 mai 2013

Henri Guaino et les lois de la République
(Maxppp)

Poursuivi pour avoir accusé le juge Jean-Michel Gentil d'avoir "déshonoré la justice", Henri Guaino n'a pas l'intention de répondre aux questions de la police chargée de l'enquête préliminaire sur cette affaire, a-t-il indiqué. 

Notre éditorialiste Olivier Duhamel rappelle qu’Henri Guaino est tenu de se rendre à une convocation dans le cadre d’une procédure judiciaire.

  1. Entrave à l’exercice de la Justice

    Henri Guaino a attaqué très rudement le juge d’instruction ayant mis en examen Nicolas Sarkozy. On peut, comme lui, considérer que cette mise en examen était excessive, d’autant plus qu’elle se réfère à une définition de l’abus de faiblesse postérieure aux faits, et plus dure, autrement dit qui ne s’applique pas. La chambre d’instruction de la Cour d’appel de Bordeaux tranchera.

    Henri Guaino est convoqué par la police judiciaire pour avoir déclaré que le juge Gentil a "déshonoré un homme, les institutions, la justice". Cette convocation s’impose après la plainte déposée par l’Union Syndicale des Magistrats pour "outrage à magistrat et discrédit jeté sur une décision de justice". La suite de la procédure déterminera si Henri Guaino doit être ou non poursuivi, puis, le cas échéant, relaxé ou condamné.

    Henri Guaino, fort du soutien de 105 députés UMP, déclare cependant au JDD qu’il n’a :

    a priori pas l’intention de répondre aux questions de cette brigade de répression de la délinquance… J’en fais une affaire de principe. C’est la souveraineté du peuple qui est en cause dans cette affaire.

    Sauf que la souveraineté du peuple n’a pas grand-chose à voir ici. Il s’agit avant tout du respect du Code pénal. En refusant de déférer à la convocation, Henri Guaino violerait le Code pénal :

    Article 434-15-1

    Le fait de ne pas comparaître, de ne pas prêter serment ou de ne pas déposer, sans excuse ni justification, devant le juge d'instruction ou devant un officier de police judiciaire agissant sur commission rogatoire par une personne qui a été citée par lui pour y être entendue comme témoin est puni de 3750 euros d'amende.

    Henri Guaino aime à invoquer la République, ses principes et ses lois. Etonnant qu’il veuille s’y soustraire…

     

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