Hervé Morin, blasé : en tant qu'élu, "vous êtes vécu par vos concitoyens comme un inutile ou un profiteur"

Publié à 10h23, le 23 janvier 2014 , Modifié à 10h24, le 23 janvier 2014

Hervé Morin, blasé : en tant qu'élu, "vous êtes vécu par vos concitoyens comme un inutile ou un profiteur"
(Maxppp)

LE BLUES DU POLITICIEN - Blasé Hervé Morin ? Invité de France Info ce 23 janvier, l'ancien ministre de la Défense, actuel député-maire UDI d'Epaignes dans l'Eure, avoue franchement hésiter entre son mandat local et son mandat national. Avec la loi sur le non-cumul des mandats définitivement adoptée la veille, il devra renoncer à l'un des deux en 2017.

Au coeur de son hésitation, l'image qu'il peut renvoyer, en tant qu'élu, à ses administrés. Hervé Morin explique qu'il ne prendra sa décision qu'à la toute dernière minute :

- Hervé Morin : C’est forcément un arrachement terrible parce que vous y tenez. Je vais faire comme la plupart des parlementaires, je demanderai une minute de plus monsieur le bourreau et je prendrai ma décision en 2017 en fonction d'éléments qui m’amèneront à me dire : "est-ce que ça vaut encore le coup de faire de la vie politique nationale avec ce que ça représente ?"

- France Info : Vous en êtes là ?

- Hervé Morin : C'est une question que je peux me poser sans problème. (...)

Parce que la vie politique m'a beaucoup donnée et le regard que vous renvoie vos compatriotes aujourd'hui sur ce que vous faites, parfois fini par vous découragez parce que c'est une vraie vocation, vous y donnez le meilleur de vous-même et vous êtes vécu par vos concitoyens comme un inutile ou un profiteur. Et j’ai le sentiment de n’être ni l’un ni l’autre.

Un temps officiellement opposé au cumul des mandats, Hervé Morin raconte également avoir changé d'avis. Il s'est finalement abstenu lors du vote définitif le 22 janvier.

Les défenseurs du cumul expliquent généralement que le mandat local permet à un député de ne pas se "couper de la réalité du terrain". L'ancien ministre avance un autre argument ce jeudi sur France Info : la théorie de l'amortisseur politique.

Le mandat local avait une vertu, il permettait d’être un amortisseur pour des parlementaires qui souvent sont battus. La moyenne de l’exercice d’un mandat c’est 6 ans.

Quand vous étiez dans le secteur privé, les mandats locaux étaient un amortisseur, vous permettaient de retomber sur vos pattes. Dès lors que vous n’avez plus ça, vous allez perdre toute personne du secteur privé qui se lancera dans la vie parlementaire avec les risques que j’évoque.

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