Notre éditorialiste Olivier Duhamel souligne les inconvénients du mode d’intervention choisi par le président de la République ce jeudi sur France 2, pour son entretien face à David Pujadas.
Une conférence de presse avec un seul journaliste
Il est rarissime qu’un de nos présidents de la République décide d’intervenir par la voie d’un entretien de plus d’une heure avec un seul journaliste.
Ce genre très particulier ressemble à une conférence de presse avec un seul journaliste. Du coup, pas de propos liminaire présentant un ensemble cohérent. Mais un éparpillement sur les sujets les uns après les autres. François Hollande a tenté d’y remédier dans la première partie en martelant son cap de la croissance, qu’il ne fallait pas attendre mais "aller susciter".
Le président pédagogue n'a pas été dénué de talents dans son énumération des outils mis en place pour provoquer ce retour de la croissance.
En revanche, ce mode d’intervention ne lui a pas permis d’exposer la moindre vision. Hollande a repris le calendrier en deux temps qu’il avait annoncé en campagne pour son quinquennat :
Deux ans pour nous redresser, trois ans pour nous dépasser.
Mais sur ces trois ans, donc sur le vrai sens d’une politique de gauche, une fois le redressement obtenu, pas une question de David Pujadas, pas un mot du président de la République.
Nul doute que cette absence déçoive le peuple de gauche, et au-delà, tous ceux qui attendent d’un Président qu’il dessine pour son pays un horizon.