François Hollande était devant les maires de France ce mardi. Très attendu sur le mariage homosexuel, le président de la République a reconnu "la liberté de conscience" aux maires, dont certains refusent de célébrer des mariages entre personnes du même sexe si la loi le prévoyant est votée.
Devant l'assemblée de l'association des maires de France (AMF), François Hollande a rappelé que "les maires sont des représentants de l'Etat". "Ils auront, si la loi est votée, à la faire appliquer". Mais il a également évoqué la "liberté de conscience", invoqué par les opposants au mariage des homosexuels ne souhaitant pas célébrer ces mariages :
"La loi s’applique pour tous, dans le respect, néanmoins, de la liberté de conscience.
"
Précisant que "les possibilités de délégations (d'un maire à ses adjoints) existent et peuvent être élargies".
C'est une prise de position inédite pour le chef de l'Etat. C'est la première fois que François Hollande évoque cette modalité de délégation élargie pour les maires, s'agissant de cet engagement de campagne.
Aussitôt la phrase prononcée, aussitôt commentée. Christian Estrosi réagit sur Twitter considérant que le président de la République fixe une limite à l'application de la loi :
Phrase extraordinaire de @fhollande : le respect de la loi s'impose à tous dans la limite de la liberté de conscience ! C'est énorme. #AMF
— Christian Estrosi (@cestrosi) Novembre 20, 2012
Christine Boutin considère cette prise de position comme une première victoire :
Hollande reconnaît "la liberté de conscience" des maires. 1 victoire, continuons : bientôt le #référendum ! #mariagegaybit.ly/UTgFVM — Christine Boutin (@christineboutin) November 20, 2012
Dans les minutes qui ont suivi ce discours, la phrase a rapidement été isolée et diffusé sur YouTube par des militants opposés à la loi du mariage ouvert aux homosexuels.
Le 8 novembre, Le Parisien révélait que le président reste sceptique sur la question du mariage homosexuel, d’après certains de ses proches. François Hollande "n’y croit pas tant que ça". Et de citer les propos d’un de ses "très proches" :
"Au fond, je ne suis pas sûr qu’il soit convaincu de tout ça.
"
Et ce même proche de relever un argument utilisé plusieurs fois par l’opposition pour railler le chef de l’Etat :
"Il ne s’est jamais marié. C’est sa liberté.
"
Sur Twitter, la sortie de François Hollande déclenche de nombreuses réactions. Les utilisateurs revisitent la hiérarchie des normes en fonction de la "liberté de conscience" :
Bon, bah moi, je vais m'acheter de la beuh. Non messieurs les policiers, n'essayez pas de m'arrêter, j'ai ma liberté de conscience.
— Petula Moore (@PetulaMoore) Novembre 20, 2012
"Ah non Mesdames, je n'inscrirai pas votre enfant au registre de l'état civil car j'ai ma LIBERTÉ DE CONSCIENCE"
— Fred (@zefede) Novembre 20, 2012
J'espère qu'Hollande reconnaîtra ma liberté de conscience face à l'art9 lors des prochaines pics de @valtrier en bikini tempsreel.nouvelobs.com/politique/2012…
— Christophe Carron (@krstv) Novembre 20, 2012
les plus simple serait de créer un "bureau de la liberté de conscience" et d'en confier la gestion à la Conférence des évêques de France...
— Laurent (@Ls01) Novembre 20, 2012