Hortefeux et les "Auvergnats": un bobard, une franche "honte", et des "regrets"

Publié à 17h55, le 23 août 2012 , Modifié à 18h11, le 23 août 2012

Hortefeux et les "Auvergnats": un bobard, une franche "honte", et des "regrets"
Jean-Francois Copé, Brice Hortefeux et Amine Benalia Brouch, un jeune militant UMP, aux journées d'été de l'UMP, à Seignosse, dans les Landes (photo MaxPPP)

PRESCRIPTION ?– Sollicité par Le Monde dans sa sériesur les "bourdes" de ministres, Brice Hortefeux revient sur l’épisode de sa blague franchouillarde.

Et reconnait, près de trois ans après les faits, que son excuse bâtie à coups "d’Auvergnats"était … inventée.

  1. "L’atmosphère était à la blague potache …"

    Sur lemonde.fr

    "

    Par inattention, par faiblesse, [j’ai] fait une erreur […].

    Je me suis laissé aller et j’en ai eu honte.

    "

    Et voilà. Près de trois ans après sa sortie franchouillarde, lors de l’université d’été de l’UMP 2009 qui lui a valu un procès pour "injures raciales", l’ancien ministre de l’Intérieur Brice Hortefeux raconte, sollicité par Le Monde  (article payant, page 15) une vérité qu’il lui aurait été difficile d’admettre à l’époque. 

    Oui, cette sortie était bel et bien une boulette, une déclaration de troisième mi-temps. Bref, un couac.

    Oui, encore, l’histoire "d’Auvergnats", énoncée par le ministre pour tenter d'étouffer la polémique énorme déclenchée par ces propos, a été 100% inventée pour sa défense.

    D’abord, pour vous rafraîchir la mémoire, voici la scène en question qui, captée par une caméra de Public Sénat, avait été diffusée par LeMonde.fr.

    On y entend distinctement le ministre de l’Intérieur blaguer un militant d’origine maghrébine qui "parce qu’il mange du cochon et boit de la bière" ne "correspond pas au prototype". 

    Ajoutant :

    "

    Quand il y en a un ça va.

    C’est quand il y en a beaucoup qu’il y a des problèmes.

    "

    Souvenez-vous : face au tollé suscité, à l’époque, la ligne de défense du ministre de l’Intérieur est toute tracée.

    Il assure ainsi qu'il ne parlait en aucune manière des Arabes, mais ... des Auvergnats.

    Et d'expliquer ainsi, sur RTL :

    "

    J’ai simplement dit, en parlant des Auvergnats : "quand il y en a un, il n’y a pas de problème, quand il y en a beaucoup, ça peut poser des problèmes", parce que je venais de les quitter à l’instant.

    "

    Trois ans plus tard, Brice Hortefeux "admet bien volontiers [que] cette histoire d’Auvergnats était bel et bien loufoque", raconte Le Monde, qui cite ce fidèle de Nicolas Sarkozy : 

    "

    Le jeune homme et des amis avaient trouvé ça pour me soutenir. 

    Sur le moment, je ne les ai pas contredits. 

    […] 

    L’atmosphère était à la blague potache, je me suis laissé aller et j’en ai eu honte.

    "

    A l'époque, pourtant, le jeune militant en question, Amine Benalia-Brouch, avait plutôt assuré, d'après les archives d'europe1.fr, que "le ministre de l'Intérieur évoquait... les multiples photos sur lesquelles on lui demandait de poser".

    Assurant que cet épisode est "[s]on pire souvenir politique", Brice Hortefeux en tire des conclusions sur les relations entre politiques et médias : 

    "

    Dans notre société telle qu’elle fonctionne médiatiquement, où tout n’est qu’images volées, un ministre ne doit parler que dans le cadre prévu à cet effet.

    Je suis beaucoup plus prudent maintenant.

    "

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