D'un côté les propos racistes à l'encontre de Christiane Taubira et la une de Minute à son sujet . De l'autre la poursuite de l'examen du projet de loi de finances pour 2014 à l'Assemblée nationale, et tout particulièrement l'examen des crédits de la santé. Rien à voir, a priori. Sauf lorsqu'un député UMP lance en séance de nuit :
"Madame Taubira n'est pas à l'AME donc ne mélangeons pas les sujets.
"
Et provoque une suspension de séance.
Que s'est-il passé exactement ? Dans la nuit du 13 au 14 novembre, l'Aide médicale d'Etat, qui permet aux étrangers en situation irrégulière d'avoir accès aux soins, revient dans le débat. La députée frontiste Marion Maréchal-Le Pen demande la suppression du dispositif. Les députés UMP dénoncent quant à eux une dépense "hors contrôle".
En réponse, les socialistes accusent l'UMP d'alimenter "une ambiance délétère", se référant alors sans les citer aux attaques racistes subies par la Garde des Sceaux, traitée récemment de "guenon " par un enfant lors d'une sortie de la Manif pour tous et comparée à un singe sur la dernière une de Minute.
Le député PS du Val d'Oise Gérard Sebaoun lance ainsi :
"Je cite le rapporteur de l'année dernière, Monsieur Estrosi : "L'AME est la priorité donnée aux étrangers au détriment des Français malades".
Avec des phrases de ce genre, on nourrit une ambiance délétère, pour ne pas dire nauséabonde, qui nous envahit, notamment ces jours-ci, et qui n’ont j’imagine cesse que d’inquiéter chacun d’entre nous quand on parle de santé.
"
C'est à ce moment là que le député UMP du Vaucluse Julien Aubert associe Christiane Taubira et l'AME, pour mieux dénoncer selon lui les "amalgames" pouvant poindre dans le débat :
"Je voudrais dire à mon collègue que si on veut éviter de détériorer la situation, il faut peut-être éviter les amalgames entre des situations qui n'ont rien à voir.
Madame Taubira n'est pas à l'AME donc ne mélangeons pas les sujets.
"
Sa sortie indigne la partie gauche de l'hémicycle, qui demande une suspension de séance.
Certains élus PS s'en sont fait l'écho sur Twitter, à l'image de Jérôme Guedj :
Christian Paul parle quant à lui d'un "racisme viral" :
Julien Aubert a quant à lui répondu qu'il n'y avait "rien de scandaleux" et que les socialistes étaient "incapables d'écouter".
Voici la vidéo de l'échange isolée par le Lab :