C’est la nouvelle provocation du Premier ministre hongrois Viktor Orban en matière de politique migratoire : autoriser l’armée à tirer sur les migrants . Rien que ça. Une provocation qui ne passe pas auprès de Jean-Christophe Cambadélis.
Le 21 septembre, le Premier secrétaire du Parti socialiste s’est ému de voir le dirigeant magyar rester membre du PPE, le parti qui rassemble les droites européennes auquel appartiennent les élus de Les Républicains. Sur Twitter , Jean-Christophe Cambadélis interpelle ainsi le PPE, qualifiant la nouvelle mesure prise par Viktor Orban de "honte" :
"Viktor Orban demande et obtient le droit de tirer sur les réfugiés. C’est une honte. Qu’attend la droite pour l’exclure du PPE ?
"
La Hongrie, pays qui a vu transiter 225.000 migrants depuis le début de l'année, a en effet doté lundi la police et l'armée de nouveaux pouvoirs dans le cadre d'un "état de crise dû à une immigration massive". Parmi ces mesures figure la possibilité pour l'armée d'employer des armes à balles en caoutchouc ou même des fusils à filet contre les migrants qui tenteraient d'entrer illégalement dans le pays.
"Nos frontières sont en danger (...) La Hongrie et toute l'Europe sont en danger", s'est justifié le dirigeant populiste Viktor Orban, estimant que le continent était "submergé" par les migrants. "Ils ne frappent pas à notre porte, ils l'enfoncent", a-t-il lancé. Un Viktor Orban qui s’est défendu, le 17 septembre dans Le Figaro, de tout extrémisme en invoquant… Nicolas Sarkozy .
Alors que la gauche française est plus que critique envers le Premier ministre hongrois - le Parti socialiste dénonce "cette politique inhumaine et contraire aux valeurs et principes de l’Union européenne dont la Hongrie est membre" -, certains, à droite, le regardent d’un bon œil. Ainsi le député LR Thierry Mariani a invité, en juillet, la droite française à "mieux observer la Hongrie" de Viktor Orban .
Rappelons quelques points concernant Viktor Orbán. La présence du Premier ministre hongrois à la manifestation du 11 janvier à Paris avait créé un certain malaise. Le jour-même du défilé, Viktor Orbán avait déclaré à la télévision d'État hongroise que "l’immigration économique [...] n’apporte que des troubles et des menaces au peuple européen" et "doit être stoppée".
Autre sujet de controverse : le souhait de Viktor Orbán de rétablir la peine de mort, qui avait notamment causé quelques discussions au Parlement européen. "Sa volonté de relancer [ce] débat, au nom de la 'liberté d'expression', est incompatible avec les valeurs et le socle législatif de l'Union [européenne], lui ont rappelé les eurodéputés", relatait France Info le 24 mai. Parmi eux, le chef de la délégation française du PPE (dont fait partie Les Républicains), Alain Lamassoure.
A LIRE AUSSI SUR LE LAB :