Le député LR Thierry Mariani invite la droite française à "mieux observer la Hongrie" de Viktor Orbán

Publié à 10h04, le 16 juillet 2015 , Modifié à 11h53, le 16 juillet 2015

Le député LR Thierry Mariani invite la droite française à "mieux observer la Hongrie" de Viktor Orbán
Thierry Mariani © PIERRE VERDY / AFP

UN PEU PLUS À DROITE - La Hongrie et son très critiqué Premier ministre Viktor Orbán sont rarement cités en exemple par les représentants de la droite française. Probablement parce que les positions du leader nationaliste aux tendances populistes, sur l'immigration, le rétablissement de la peine de mort ou la liberté de la presse, sont un brin polémiques. Mais cela ne refroidit tout de même pas tout le monde chez Les Républicains. Thierry Mariani, par exemple, trouve qu'il n'y a pas que du mauvais dans la politique de Budapest.

Le député LR des Français de l'étranger (sa circonscription comprend notamment quelques pays d'Europe de l'Est, mais pas la Hongrie), qui envisage de se présenter à la primaire de 2016, a ainsi communiqué jeudi 16 juillet sur son imminent voyage en Hongrie, à la rencontre de Viktor Orbán. Et d'inviter "la droite française" à "mieux observer la Hongrie" :

Un avis qui risque de ne pas séduire la totalité de ses collègues, et notamment la frange centro-compatible de Les Républicains. Ce qui ne dérangera probablement pas Thierry Mariani qui, fin juin, pestait contre l'accord LR-UDI pour les régionales, estimant que "si un parti de la droite et du centre s'accorde avec le parti du centre, il est de moins en moins à droite et de plus en plus au centre" :

C'est que le patron du courant de la Droite Populaire commence à en avoir marre de ce parti qui est le sien mais ressemble de moins en moins à ses idées. Il se défend cependant de tout rapprochement avec l'extrême droite. À l'occasion de ce tweet très "centro-sceptique", il expliquait au Lab :

 

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Ça fait trente ans que je m'entends dire que je me rapproche du FN. C'est ridicule, je ne suis absolument pas en accord avec ce parti qui se veut à droite sur les sujets régaliens mais a des positions de gauche archaïque sur le social.

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Il précisait encore n'avoir "jamais passé d'accord" avec le parti de Marine Le Pen. Mais il fustigeait tout de même la stratégie de son parti en vue des régionales, la fameuse alliance avec le centre :

 

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À un moment, il y a un problème de crédibilité entre notre discours qui se veut à droite et des accords qui vont faire qu'une partie du programme ne sera pas réalisable.

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Vous aurez donc compris que Thierry Mariani est un partisan de la droite, la vraie, la dure. On ne sait pas exactement ce qui a retenu son attention du côté de Budapest, mais rappelons quelques points concernant Viktor Orbán.

La présence du Premier ministre hongrois à la manifestation du 11 janvier à Paris avait créé un certain malaise. Le jour-même du défilé, Viktor Orbán avait déclaré à la télévision d'État hongroise que "l’immigration économique [...] n’apporte que des troubles et des menaces au peuple européen" et "doit être stoppée". Il ajoutait :

 

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Nous ne voulons pas voir parmi nous une minorité signifiante qui a un bagage et des caractéristiques culturelles différentes. Nous aimerions que la Hongrie reste la Hongrie.

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Fin mai, et comme le rapportait Libération, le gouvernement a envoyé un questionnaire à tous les citoyens, qui comporte des questions comme : "Êtes-vous d’accord avec le fait que les migrants menacent l’existence et l’emploi des Hongrois ?" "Les prochains réfugiés seront des terroristes", estimait encore un membre du gouvernement.

Selon un député hongrois d'extrême droite (Jobbik) cité par Libération, il est "difficile, sur cette question, de dépasser ce gouvernement par la droite".

Autre sujet de controverse : le souhait de Viktor Orbán de rétablir la peine de mort, qui avait notamment causé quelques discussions au Parlement européen. "Sa volonté de relancer [ce] débat, au nom de la 'liberté d'expression', est incompatible avec les valeurs et le socle législatif de l'Union [européenne], lui ont rappelé les eurodéputés", relatait France Info le 24 mai. Parmi eux, le chef de la délégation française du PPE (dont fait partie Les Républicains), Alain Lamassoure.

Enfin, la liberté de la presse est un sujet d'inquiétude constante en ce qui concerne la Hongrie. 

Sur le site des Jeunes de la Droite Populaire, dont plusieurs membres sont récemment passés au FN, on trouve encore une tribune datée de 2013 et dityrhambique sur le chef du gouvernement hongrois. Son auteur, Maxime Duvauchelle, n'est aujourd'hui plus membre de l'organisation. Se présentant comme "gaulliste", "colbertiste" et "souverainiste", il anime aujourd'hui "La cocarde étudiante", "Mouvement national des étudiants gaullistes indépendants souverainistes".



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