Le mariage semble inéluctable. Tout est prêt. Après des années de séparations, Jean-Louis Borloo et François Bayrou vont se retrouver la semaine prochaine autour d'un projet commun.
Mais dans le camp de l'UDI, cette union irrite certains parlementaires. Dont Jean-Christophe Fromantin, député maire de Neuilly-sur-Seine qui raconte au Figaro magazine tout le mal qu'il pense de ces retrouvailles.
Pour lui, pas question de voir le président du Modem. Alors que le patron de l'UDI lui a proposer de le rencontrer, la réponse a été nette :
Je n'ai ni envie de le voir, ni envie de le connaître.
Alors que la cérémonie de mariage est prévue pour mardi à Paris, Jean-Christophe Fromantin l'estime "hors sujet". Il évoque un rassemblement "des ennemis d'hier … et de demain" :
Les arrangements, les deals, les accords sont hors du temps et des préoccupations des Français. (...) un quiproquo, une confusion entre une vision géographique du centre et une vision politique du centre.
Les termes du regroupement doivent etre repris dans une charte, un texte élaboré conjointement qui doit fixer les règles de l'union entre l'UDI et le Modem. Un règlement intérieur de l'atelage UDI-Modem raillé par Jean-Christophe Fromantin qui parle de "valeurs républicaines verbeuses et vides de sens mises en avant dans la charte".
Elles ne sont qu'un cache-misère qui trahit une manoeuvre politicienne plutôt qu'un véritable projet d'alternance.
Très sévère avec ce projet, Jean-Christophe Fromantin a-t-il l'intention de quitter le parti centriste dont il est l'un des membres fondateurs ? Pour répondre par la négative à cette interrogation, le député-maire de Neuilly utilise une formule bien alambiquée : "En n'adhérant pas aux évolutions de l'UDI, je ne me sens pas le devoir de m'exclure".
Pendant ce temps, sur son blog, Jean-Christophe Fromantin publie un texte considérant que l'efficacité lors des élections municipales passera par … "des candidats libres."
Dans ce billet, il s'inquiète de "la prise en main des élections locales par les partis politiques" et fustige les "rassemblements" décidés par les instances nationales :
Sommes-nous certains que le mot « rassemblement » a une signification quand on agrège sur une liste des hommes et des femmes, sélectionnés par des partis dont les leaders ne cessent de se disputer des postes ? Ne sommes-nous pas en train d’implanter dans nos territoires les scories de la vie politique nationale au prétexte d’étendre le pouvoir de ceux qui ont fait de la politique un métier ?
Mise à jour, 17h00 :
Dans un nouveau billet de blog de ce samedi 2 octobre, Jean-Christophe Fromantin précise sa pensée sur une union qui, selon lui, "Il n’en sortira rien de fort ni de nouveau". Le député-maire de Neuilly explique que cela n'était pas dans le contrat de départ de l'UDI lorsqu'il a contribué, il y a plus d'un an, à lancer ce mouvement.
Le projet de rapprochement entre l’UDI et le MODEM n’était pas dans l’acte fondateur de l’UDI.
(...)
Cette alliance UDI-MODEM me paraît ainsi totalement inopportune.
(...)
Je continue à croire que l’UDI doit refuser les tactiques d’appareil et qu’elle pourrait, si elle prenait le soin de clarifier ses valeurs et de mobiliser de nouvelles compétences, proposer un vrai projet à la France et aux Français. C’est le sens de ma participation à l’UDI.