JOUE-LA COMME CHIRAC - Jean-François Copé n'a pas quitté la politique. Mais il connaît assurément ce qu'il convient d'appeler une traversée du désert. Cela dit, ne croyez pas qu'il se laisse abattre : il donne par exemple ses conseils anti-déprime aux trentenaires de Les Républicains. Surtout, il prépare son "retour" au premier plan. Un come-back dont il parle désormais ouvertement en le comparant à celui de... Jacques Chirac.
Le Scan du Figaro relate, jeudi 9 juillet, l'intervention du député-maie de Meaux devant les "Jeunes Actifs" de Les Républicains. L'ancien patron de l'UMP, poussé vers la sortie en raison d'une sombre affaire de surfacturations, devait leur parler mercredi soir du sujet suivant : "Comment sortir la France de la déprime ? La thérapie du sursaut selon Jean-François Copé". Mais il leur a également beaucoup parlé de lui, d'après le récit du Scan. "Je souhaite profiter de cette épreuve très violente pour essayer de la transformer en une nouvelle opportunité de réfléchir, pour revenir faire de la politique autrement", leur a-t-il notamment confié, évoquant sans détour son futur retour.
Sa nouvelle méthode se veut très réfléchie, posée, analytique : "Je travaille avec une anthropologue, je travaille sur des nouveaux domaines : la psychologie, la géographie... Je rencontre des scientifiques, des entrepreneurs. Je lis moins de journaux, plus de livres sur les sujets de fond. Je travaille les analyses des économistes, des diplomates, des experts internationaux." Surtout, exit les plateaux télé et radio (qui furent sa "tartine", selon ses propres mots) et place au terrain :
"Des rencontres sans caméra pour croiser des gens qui incarnent l'excellence, la réussite, mais qui portent aussi des difficultés, qui ne passent jamais au journal de 20 heures alors qu'ils font la France. C'est passionnant.
"
Et c'est à ce stade de son exposé qu'il s'est comparé à Jacques Chirac, lui aussi passé par des phases peu enviables durant sa carrière avant d'entrer finalement à l'Élysée. Jean-François Copé a expliqué :
"À chaque fois je prends le temps, un peu comme le faisait Jacques Chirac. Entre 1993 et 1995, une période que j'ai bien connue, il avait été absolument trahi, abandonné, lynché par tous ceux qu'il avait lui-même beaucoup aidé dans leurs carrières. Et donc il s'est retrouvé quasiment tout seul avec la jeune garde. Et il a entrepris, là aussi sans caméra, un travail en profondeur pour essayer de diagnostiquer les maux de notre pays et de revenir en proposant un projet : vous savez ce qu'il en a été après.
"
Difficile de ne pas voir son propre parcours à travers ce récit des déboires de l'ex-président de la République. À l'entendre, il fait tout comme son glorieux aîné. Et puis cette phrase, ce "vous savez ce qu'il en a été après" qui laisse transpirer toutes les ambitions, encore intactes, de "JFC" pour l'avenir. Et notamment pour la primaire de la droite de 2016, à laquelle il ne s'interdit pas de concourir....
D'ailleurs, 2016 est LA date-clef dans son calendrier de futur ressuscité. "Le temps du débat viendra en 2016", explique-t-il. Rendez-vous dans quelques mois, donc. D'ici là, peut-être reviendra-t-il dans le débat par procuration... comme quand Nicolas Sarkozy valide ses théories les plus contestées, trois ans après.