Jean-Frédéric Poisson quitte le plateau de France 3 en direct, dénonçant un "traitement indigne"

Publié à 06h24, le 17 novembre 2016 , Modifié à 12h11, le 17 novembre 2016

Jean-Frédéric Poisson quitte le plateau de France 3 en direct, dénonçant un "traitement indigne"
Jean-Frédéric Poisson se tire © Gif Le Lab via France 3

INSTANT TÉLÉ - Il en avait gros, Jean-Frédéric Poisson. Révolté par le "traitement indigne" de sa candidature à la primaire de la droite par France 2 et France 3, le président du Parti chrétien démocrate a profité d'une interview sur... France 3 pour le faire savoir mercredi 16 novembre, dénonçant les pratiques des deux chaînes du service public et quittant le plateau (avec politesse et sans trop de fracas, toutefois). Un bon moyen, au passage, de faire parler de lui à la veille du dernier grand débat entre les candidats avant le premier tour, qui aura lieu ce dimanche. 

L'ambiance est tendue dès le départ puisque le candidat annonce franco ne pas vouloir "répondre aux questions" du journaliste. Il est donc clairement venu pour autre chose. Il explique en effet être injustement traité par France Télévisions par rapport avec ses concurrents. On croit, un instant, la tension retombée, le journaliste Francis Letellier posant une ou deux questions. Mais non. Mettant les formes, le député des Yvelines claque la porte :

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Vous avez reçu, sur ces deux chaînes de télévision, pendant des durées très longues, mes concurrents. Mes concurrents ont été reçus dans de grands émissions sur France 2 ['L'Émission politique', ndlr], que je devais passer ce soir dans le '19/20' sur France 3, ça a été changé au dernier moment. C'est la manière dont France Télévisions a décidé de traiter la candidature qui est la mienne [...]. Je me retrouve, quand mes concurrents ont deux heures, avec quatre minutes ce soir. Donc ce traitement, je le trouve indigne.



Puisque visiblement, vous n'avez pas l'intention d'écouter ce que j'ai à vous dire, je quitte ce plateau, monsieur, je vous remercie de votre invitation et nous nous verrons bientôt.

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Jean-Frédéric Poisson choisit donc d'utiliser son temps de parole sur cette antenne pour se plaindre d'un manque de temps de parole sur cette antenne. Pourquoi pas. Une séquence à revoir dans cette vidéo :



À noter que le candidat a ensuite partagé sur Twitter cet instant de bravoure, en y adjoignant le hashtag savoureux #ClashPoisson :





[Edit 12h10]

En milieu de journée, Jean-Frédéric Poisson a publié un communiqué de presse pour expliquer son geste. Il écrit :

 

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Depuis des semaines, mon attachée de presse est en contact avec les équipes de France 2, qu'elle a du solliciter par elle-même alors que tous les candidats à la primaire se sont vus proposer soit une participation à 'L'Emission politique', soit un passage au Journal de France 2. Après plusieurs prises de contact, mon équipe s'est vue confirmer un passage au JT de France 2, 'bien sûr, comme tout le monde'. Après plusieurs semaines sans nouvelles, ce passage sur France 2 s'est transformé en passage sur le 19/20 de France 3 sans explication. Et le jour-même de mon passage, cette invitation est devenue une invitation sur 'Soir 3' à 23h pour 4 minutes de temps de parole !

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"Je suis candidat à cette primaire au même titre que les autres, et je tenais à dénoncer ce système médiatique qui décide qui a le droit d'avoir la parole et qui n'a pas le droit", poursuit-il, avant de se lancer dans un parallèle transparent avec le Brexit et l'élection de Donald Trump :

 

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Cette exclusion en règle de ma candidature révèle une volonté de me faire taire, de faire taire une partie des Français : cela, je ne peux l'accepter. Je représente une droite sociale et conservatrice trop oubliée, une partie des Français trop oubliée. Nombre de Français sont aujourd’hui ont le sentiment de n'être représentés par personne. Et ceux qui veulent les représenter n'ont que très peu de possibilité de s'exprimer ! La démocratie ne doit pas être confisquée par les sondages et la partialité de certains médias. Partout dans les sociétés occidentales le peuple reprend sa souveraineté. A force de museler le peuple, c’est par la colère qu’il s’exprime. J'ai choisi d'exprimer la mienne hier.

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[BONUS TRACK] Le Front, avec moi

Le même Jean-Frédéric Poisson a, à plusieurs reprises, tenus des propos iconoclastes sur le Front national. Envisageant un rapprochement avec le parti d'extrême droite, il a également déclaré qu'entre François Hollande et Marine Le Pen pour un second tour d'élection présidentielle, il ne "voterait pas pour le socialiste". Dans une interview au Parisien ce jeudi, le président du PCD maintient son souhait de rompre le cordon sanitaire avec le Front national tout en réaffirmant ses différences de fond avec ce parti. Il dit :

 

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Je suis contre sa vision 'laïcarde' de la société, la peine de mort, le tout-État en matière d'éducation et d'économie. Le FN dit cependant un certain nombre de choses qu'il faut entendre. Lorsqu'il parle du sentiment d'abandon dans les banlieues ou dans les zones rurales, ou qu'il critique la construction européenne, je trouve qu'il peut avoir raison. Il faut dialoguer avec le FN. Il ne m'appartient pas de dire qui fait partie de la République et qui n'en fait pas partie.

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Quant au récent soutien que lui a accordé l'hebdomadaire d'extrême droite Minute, Poisson en "prend note" et ajoute : "Je suis heureux d'avoir trouvé un journal qui s'intéresse au travail et aux conséquences nuisibles de l'ultralibéralisme sur la société française."

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