Jean-Luc Mélenchon agite le spectre de la Françafrique

Publié à 10h24, le 14 janvier 2013 , Modifié à 10h40, le 14 janvier 2013

Jean-Luc Mélenchon agite le spectre de la Françafrique
(France info - capture)

Très sceptique quant à la légitimité de l'intervention militaire d'urgence au Mali, décidée par François Hollande vendredi 11 janvier, Jean-Luc Mélenchon estime qu’il s’agit aussi d’une ingérence "discutable".  Invité sur  France Info  le 14 janvier,  le co-président du Front de gauche reprend l’argument qu’il avait déjà développé sur son blog le 12 janvier : intervenir militairement sans consulter le Parlement et sans bénéficier d’un mandat de l’ONU est  "condamnable".

Sur ce point, Jean-Luc Mélenchon n'hésite pas à opposer la méthode de François Hollande à celle de son prédecesseur François Mitterrand:

Sur la raison pour laquelle le Parlement est consulté “a l’ancienne”, c’est à dire "après"- je rappelle simplement que pour une opération de police internationale de l’ONU, le président Mitterrand avait fait voter le mardi matin , la guerre qui a éclaté mardi après midi. Mais au moins on avait voté avant.

Trois jours après le début de l'opération, Jean-Luc Mélenchon se fait plus ferme, et évoque à demi-mot les procédés de la Françafrique.  Noël Mamère a té le premier à oser la référence directe, déclarant dès le  12 janvier qu’il avait "le sentiment de revenir aux méthodes anciennes de la Françafrique".

Jean-Luc Mélenchon estime pour sa part que c’était "le rôle des Africains", et en particulier de l’Algérievoisine - "qui a une armée technologiquement avancée" - d’intervenir dans le pays. 

Pas celui de la France.

Les Africains sont des adultes, ce ne sont pas des pays folkloriques, ce sont de vraies nations.

Je trouve que nous sommes en train de reprendre l’habitude d’intervenir par ci par là. [Comme en] Côte d’Ivoire pour établir un pouvoir qui est tout ce qu’il y a de plus discutable.

Samedi 12 janvier, Noël Mamère a comparé François Hollande à Nicolas Sarkozy, regrettant que celui-ci reproduise"les mêmes méthodes que son prédécesseur". La conclusion de Jean-Luc Mélenchon –  qui évoque donc l'opération en Côte d’Ivoire décidée par Nicolas Sarkozy en avril 2011 -  est à peu de chose près la même :

Je trouve que nous reprenons de mauvaises habitudes… et j’espère qu’il ne s’agit pas d’une opération de communication.

Malgré ses regrets sur la méthode, Jean-Luc Mélenchon a tout de même fait savoir qu’en tout état de cause, il souhaitait désormais que cette opération atteigne"son objectif d’urgence"  le plus rapidement possible.

Du rab sur le Lab

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