Jean-Luc Mélenchon dénonce une manipulation dans la reconstitution du visage de Robespierre, à qui il se compare

Publié à 12h26, le 16 décembre 2013 , Modifié à 16h42, le 16 décembre 2013

Jean-Luc Mélenchon dénonce une manipulation dans la reconstitution du visage de Robespierre, à qui il se compare
(Montage via Maxppp et Philippe Froesch - Batabat -VISUALFORENSIC)

CARNETS DE VOYAGE – Maximilien Robespierre, Jean-Luc Mélenchon, même combat. En voyage en Amérique latine, depuis Bogota, en Colombie, l’ancien candidat du Front de gauche à la présidentielle a pris la plume, sur son blog, le 16 décembre, pour dénoncer, entre autres, la reconstitution du visage du célèbre révolutionnaire.

"D’aucuns prétendaient avoir reconstitué le vrai visage de Robespierre. 'Avec le logiciel du FBI' !"écrit-il à propos de la reconstruction faciale en 3D effectuée par l’équipe de Philippe Froesch. Contacté par le Lab, Philippe Froesch explique que "le logiciel n'est pas du FBI. Les techniques qu'on utilise sont sérieuses et sont, oui, employées par des services de police scientifique."

Selon Jean-Luc Mélenchon, ce visage, présenté comme marqué par la petite vérole, est un outil de propagande visant à décrédibiliser la révolution française. Ce que dénonce l’eurodéputé Front de gauche, qui invoque une entreprise de manipulation :

Une tête bien peu engageante si j’en juge par la photo publiée. Vieille ruse de l’iconographie dont je fais les frais plus souvent qu’à mon tour : la laideur du visage est censée révéler la laideur de l’âme !

(Montage via Maxppp et Philippe Froesch - Batabat -VISUALFORENSIC)

(Montage via Maxppp) 

Et d’ajouter, véhément :

En voyant le prétendu masque de Robespierre, comme beaucoup, j’ai vite compris que c’était un épisode de plus de la lutte idéologique sur le sens du contenu de la grande révolution.

Les auteurs de cette farce n’ont pas lésiné sur les moyens de gruger le tout-venant.

"Tout ceci est fait d’enjeux très concrets. Disqualifier Robespierre, c’est depuis toujours disqualifier la révolution, et à travers celle-ci son œuvre libératrice, les principes d’action politique qui ont triomphé avec elle", dénonce encore Jean-Luc Mélenchon qui voit dans cette cabale le même processus que les attaques de la présidente du FN Marine Le Pen à son égard.

Jean-Luc Mélenchon = Robespierre ? C’est ce qu’insinue le coprésident du Parti de gauche et ancien sénateur socialiste, parlant de la diabolisation de l'image :

C’est le but que se proposait madame Le Pen quand elle a dit de moi de façon surprenante que j’avais un "physique repoussant". Sans doute la pauvrette m’aura-t-elle étudié dans les photos de presse.

Au Lab, Philippe Froesch réfute ces accusations de manipulation et assure qu’il "n’y a aucune volonté d’obscurcir le visage du personnage".

"Il s'agit d'une reconstruction faite de façon la plus indépendante possible de tout critère psychologique ou autre", affirme-t-il. Et ajoute :

Cela a été fait sur la base du masque mortuaire, qui a été pris le 10 termidor, par Marie Grosholtz, qui deviendra Marie Tussaud. On observe des poches sous les yeux, les yeux bouffis, les marques de l'image de synthèse sont exactement celle qu'on retrouve sur les masques mortuaires. Il faut prendre l'image pour ce qu'elle est, un instantanée, tout en sachant que le visage est le résultat d'une nuit de souffrance, après sa décapitation.

Enfin, Jean-Luc Mélenchon en profite pour s’en prendre une nouvelle fois à la presse. Son credo. Des journalistes qu’il qualifie "d’ignorant comme des peignes", les accusant de "commenter les traces de petite vérole sur le visage de l’incorruptible".

Et d’écrire, pour rétablir selon lui une vérité historico-médicale :

"Petite vérole"ça fait maladie vénérienne, vie déréglée. En réalité il s’agit de la variole, maladie endémique des siècles durant. Ce détail situe le niveau de la bassesse auquel est située cette opération de communication débile.

Sébastien Tronche, avec Ivan Valerio

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