La France va renforcer sa présence en Irak et en Syrie. C'est François Hollande qui l'a annoncé , à l'issue d'un Conseil de défense, le quatrième depuis l'attentat de Nice. Afin d'éradiquer Daech, installé dans de nombreuses poches de ces deux pays, les forces françaises vont notamment apporter des armes. Le porte-avions Charles-de-Gaulle sera lui déployé, selon le président de la République :
"Nous mettrons en place des moyens d’artillerie sur place le mois prochain. Le Charles-de-Gaulle sera de nouveau déployé, afin de nous permettre d’intensifier nos frappes en Irak et en Syrie.
"
Cette communication n'a pas plu à Jean-Pierre Raffarin, ancien Premier ministre de Jacques Chirac et président de la commission des Affaires étrangères et de la Défense au Sénat. Sur Twitter, le sénateur de la Vienne a regretté que François Hollande communique les décisions du Conseil de défense "à nos ennemis", sous-entendant que cette mise en scène pouvait nuire à l'efficacité de l'action de la coalition :
"Levant : pourquoi communiquer à nos ennemis les décisions du Conseil de defense (porte-avion et artillerie)? La guerre n'est pas un spectacle.
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Levant: Pourquoi communiquer à nos ennemis les décisions du Conseil de defense.(PA et artillerie)? La guerre n'est pas un spectacle.
— Jean-Pierre Raffarin (@jpraffarin) 22 juillet 2016
Sur le fond, Jean-Pierre Raffarin s'est interrogé sur l'opportunité de poursuivre les frappes au Levant, deux jours après la mort de plusieurs dizaines de civils à la suite d'un bombardement de la coalition internationale qui comprend dix pays et à laquelle participent la France et les États-Unis. L'ancien Premier ministre qualifie ce drame de "bavure" :
"Je m'interroge (sic) si au lendemain des bavures de la coalition il est opportun d'annoncer de nouvelles frappes françaises au Levant.
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Je m'interroge si au lendemain des bavures de la coalition il est opportun d'annoncer de nouvelles frappes françaises au levant @Senat_Info
— Jean-Pierre Raffarin (@jpraffarin) 22 juillet 2016
Cette déclaration ponctue la semaine médiatique très agitée de Jean-Pierre Raffarin. Dans une interview à l'Obs, publiée ce jeudi 21 juillet, le sénateur s'est élevée contre les polémiques qui divisent la majorité et l'opposition depuis l'attentat de Nice. "L'exploitation du drame ajoute le ridicule à la douleur", a notamment déclaré Jean-Pierre Raffarin. Une manière d'égratigner ceux qui, dans son camp, ont vertement critiqué le gouvernement, comme Nicolas Sarkozy ou Christian Estrosi .