Un si petit mensonge. Jérôme Cahuzac concède avoir menti devant la représentation nationale en assurant ne pas avoir de compte à l'étranger mais ne comprend pas qu'on lui en tienne tant rigueur. Après tout, certains mensonges sont plus importants. C'est ce qui ressort de réflexions tenues devant ses anciens conseillers et rapportées ce 15 mai dans Le Figaro.
A ceux qui lui demandaient comment il avait pu mentir ainsi, l'ancien ministre aurait répondu :
C'est moins grave de mentir pendant quinze secondes devant 577 députés que de mentir depuis un an sur l'état de la France, comme le fait François Hollande…!
Un raisonnement sur la hiérarchie du mensonge déjà rapporté début avril par Le Canard enchaîné. Jérôme Cahuzac faisait ainsi remarquer qu'il avait également menti "sur ordre", devant l'Assemblée nationale, quant aux objectifs de réduction du déficit du pays :
On me dit que j'ai menti sur ma situation personnelle. Cela veut dire quoi ? Qu'il y aurait des mensonges indignes et d'autres qui seraient dignes?
Quand on ment sur ordre, et pour des raisons politiques, à l'Assemblée, est-ce digne ? A ce compte-là, j'ai menti devant l'Assemblée, sur la possibilité de réaliser 3% de déficit en 2013.
Celui qui n'a pas abandonné l'idée de se présenter à l'élection partielle organisée à Villeneuve-sur-Lot après sa démission - au point de contacter un élu local pour qu'il devienne son éventuel suppléant - se considère "victime d'une forme d'injustice".
C'est ce qu'il a expliqué à son ancien camarade de banc Olivier Faure, qui l'a raconté au Lab :
Il a avoué. Jérôme veut une rédemption immédiate et se considère comme victime d'une forme d'injustice.