Jet d’œufs : pour Benoît Hamon, Emmanuel Macron aurait pu éviter une "confrontation" de plus

Publié à 09h32, le 07 juin 2016 , Modifié à 09h49, le 07 juin 2016

Jet d’œufs : pour Benoît Hamon, Emmanuel Macron aurait pu éviter une "confrontation" de plus
Benoît Hamon © AFP

THIS IS PROVOCATION – Benoît Hamon n’est pas dupe. Pour l’ancien ministre de l’Education nationale, Emmanuel Macron n’est pas allé innocemment à Montreuil pour l’inauguration d’un timbre sur le Front populaire, ni pour se faire faire un shampoing à base d’œufs . Quoique.

Invité de Radio Classique ce mardi 7 juin, le député PS frondeur a regretté la manœuvre du ministre de l’Economie. Pour lui, il s’agissait bel et bien d’une provocation volontaire que de se pointer dans cette commune communiste pour la commémoration du Front populaire, s'y sachant attendu. Il dénonce ainsi une confrontation "délibérée" :

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J’ai été ministre, il y a des cabinets ministériels. Les cabinets, quand on se déplace, ils savent parfaitement la situation que l’on va trouver. Donc aller pour le lancement d’un timbre sur le Front populaire à Montreuil, on est à peu près certain qu’on aura une manifestation. Il y a des choix de confrontation qui sont délibérés.

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Benoît Hamon en tire alors deux conclusions : soit le cabinet Macron est incompétent, soit la provocation était donc volontaire pour le *bonheur* des caméras de télévision. Il opterait plutôt pour la seconde solution. Ainsi lâche-t-il :

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Soit son cabinet fonctionne mal, soit il savait parfaitement qu’il y allait avoir des confrontations. On n’est pas obligé de multiplier ce genre de rendez-vous non plus, surtout quand on sait qu’il y a des caméras.

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Lundi, devant la Poste de Montreuil où il était venu pour l’inauguration de ce fameux timbre célébrant le 80ème anniversaire du Front populaire, Emmanuel Macron a reçu un accueil musclé des manifestants opposés à la loi El Khomri. Au point de se prendre un œuf sur la tête.

Emmanuel Macron a rapidement réagi à cette prise à partie auprès de différents médias. "J'ai cette caractéristique d'aller au contact de celles et ceux qui manifestent, je l'ai fait depuis le début et je continuerai à le faire parce que c'est ça le vrai respect", a-t-il affirmé, avant de dénoncer ce manque de "respect" venant de personnes qu'il a qualifiées "d'agitateurs professionnels" et qui "donnent des leçons de respect".

[BONUS TRACK] Jalousie

Où l'on apprend, dans les colonnes du Parisien de ce mardi, qu'au gouvernement, "il y a toutes celles et ceux qui, au fond, rêvent d'être bousculés devant les caméras comme leur collègue Emmanuel Macron". "Je ne devrais pas le dire, mais la notoriété de ma patronne n'est pas suffisante pour lui poser des problèmes sur le terrain", regrette presque l'attachée de presse d'une ministre.

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