Joly, la Royal de 2012

Publié à 17h12, le 12 janvier 2012 , Modifié à 14h26, le 25 janvier 2012

Joly, la Royal de 2012
Eva Joly à Paris le 11/01/2012 et Ségolène Royal à Paris le 22/10/2011

Eva Joly et Ségolène Royal, même combat. Si l’une est candidate à la présidentielle et que l’autre digère encore son échec de 2007, les deux ont de nombreuses ressemblances. Propositions iconoclastes, railleries dont elles font l'objet, elles fascinent les médias. Fin 2011, elles figuraient parmi les politiques qui agacent le plus les Français. Aujourd'hui, l'écologiste avoue succomber à la mode des "débats participatifs". Point par point, le Lab vous explique ce qui rapproche les deux femmes.

  1. Des personnalités clivantes

    Avant même son échec électoral de 2007, Ségolène Royal peinait à réunir autour d’elle l’ensemble de sa famille politique. Pire : certains lui reprochaient de diviser le parti. Claude Allègre n’hésitait pas à l’accuser dans Le Parisien : "avec les idées qu'elle développe aujourd'hui, Ségolène Royal est en train de couper le parti en deux". L’ancien ministre de l’éducation lui reprochait de "détricoter ce que s’emploie à faire François Hollande depuis quatre ans".

    En novembre 2011, c’est Eva Joly qui provoque une énorme polémique en refusant d’appeler à voter Hollande dans un hypothétique second tour. Aussitôt lâchée par son porte-parole, elle est ensuite critiquée par Daniel Cohn-Bendit. Il fustige ses "mauvais choix politiques", et tempête sur France Info : "Eva Joly ne doit pas faire du Mélanchon, du sous-Mélanchon ou du super-Mélanchon".

    Pour Ségolène Royal, les critiques ont aussi fusé concernant son manque d’engagement vis-à-vis du Parti socialiste. Deux mois après la cinglante défaite de la candidate, en juin 2007, François Hollande remue le couteau dans la plaie sur France Inter : "Ségolène a toujours eu cette distance à l'égard du projet des socialistes. [...] Elle sous-estime peut-être un autre point. Il faut que dans une campagne, il y ait une cohérence plus forte entre ceux qui soutiennent et le ou la candidate."

    Eva Joly, elle, est taclée par Nicolas Hulot en juin 2011. L’ex-animateur ne se prive pas de répliquer aux attaques de l’ancienne juge , en lui rappelant les engagements pris par les candidats à la primaire écologiste : "Il faut que les engagements pris entre candidats aient un sens si on veut que nos engagements vis-à-vis des Français aient un sens."

  2. Railleries de leurs opposants

    Tout comme Ségolène Royal en 2007, Eva Joly subit les railleries des camps opposés. L’ancien candidat du Front national, Jean-Marie Le Pen, s’amuse de son accent norvégien. Les politiques ont aussi tiré à boulets rouges sur la candidate écologiste après la proposition de suppression du défilé du 14-Juillet . Critiques renouvellées quand l'ancienne magistrate a lancé l'idée de mettre en place deux jours fériés supplémentaires, lancée le 11 janvier 2012.

    Ségolène Royal avait aussi reçu de nombreuses railleries des autres candidats lorsqu’elle avait montré qu’elle avait montré un élan de patriotisme. François Bayrou parlait de "course-poursuite" à l’identité nationale et Jean-Marie Le Pen dénonçait "l’hypocrisie électorale" de l’ancienne candidate. Eric Besson taclait la candidate PS sur ses ambitions "Seule sa propre gloire la motive, elle use et abuse de la démagogie". Enfin, Jean-Pierre Raffarin s’amusait de l’archaïsme de son parti, le "Jurassic Party ".

  3. Des propositions iconoclastes

    Les deux candidates se sont toutes les deux faites remarquer pour avoir émis des propositions pour le moins originales.

    Récemment, Eva Joly s’est distinguée sur les jours fériés proposés pour Kippour et l’Aid. Avant, elle avait déjà fait des vagues le 14 juillet, en demandant la suppression du défilé militaire au profit d’un "défilé civil" . Toujours à contre-courant, Eva Joly et son parti EELV ont proposé en décembre 2011 de mettre en place une semaine de travail à 32 heures . Une proposition malvenue alors que de nombreux politiques tapent encore sur les 35 heures, 12 ans après leur mise en place.

    De son côté, Ségolène Royal avait aussi fait quelques propositions controversées. La candidate PS avait jugé bon lors de sa précédente campagne de mettre en valeur en patriotisme français en disant "Je pense que tous les Français devraient avoir chez eux le drapeau tricolore ". L’ex-candidate avait également proposé de renforcer l’encadrement des jeunes délinquants, et approuvé l’idée que cela prenne une "dimension militaire". Autre point sur la sécurité, elle avait proposé au débat de l’entre deux tours que "les agents publics soient protégés et en particulier les femmes, elles seront raccompagnées chez elles ". 

  4. Les meetings sont participatifs

    Sur L'Express

    Toujours dans le sillon de Ségolène Royal, Eva Joly a décidé de lancer des débats participatifs tout au long de sa campagne, révèle L'Express ce mercredi. Ces débats s'insèreront en marge des meetings de la candidate écolo. L'ancienne magistrate ne se jette toutefois pas à corps perdu dans ce modèle, puisqu’il a déjà été testé lors de son voyage à l’Ile de la Réunion en novembre 2011.

  5. Cet article se construit avec vous !

    Vous avez repéré une vidéo ou un lien susceptible d'enrichir notre sujet ? Envoyez-nous vos liens dans les commentaires et nous les ajouterons à notre sélection.

Du rab sur le Lab

PlusPlus