François Hollande était-il au courant ? Au lendemain des aveux de Jérôme Cahuzac et de sa mise en examen pour "blanchiment de fraude fiscale", la question est posée, tout particulièrement par l'opposition. Ariane Chemin, grand reporter au Monde, fait le point ce 3 avril sur ce que le président "savait".
La journaliste évoque les rencontres au cours desquelles Jérôme Cahuzac a assuré "yeux dans les yeux" au chef de l'Etat qu'il n'a jamais eu de compte en Suisse. La partie connue de l'histoire. Mais Ariane Chemin ajoute : "Il a les yeux de Jérôme Cahuzac. Mais aussi ce que Hollande en sait."
Et d'évoquer une mise en garde, au lendemain de la victoire de mai 2012, de Julien Dray. Toute précaution gardée, avec une phrase au conditionnel marquée d'un point d'interrogation, on apprend qu'une "rumeur", venue de la direction centrale des renseignements intérieurs, est arrivée jusqu'aux oreilles du nouveau président après son élection, via Julien Dray.
Et que, "on", pronom flou par excellence mais qui semble désigner Hollande, a préféré ne pas en tenir compte, précisément car il s'agissait de "rumeurs" :
Ariane Chemin écrit :
"Il avait entendu Julien Dray et quelques autres lui recommander la méfiance, au lendemain de la victoire de 2012. La DCRI aurait distillé à l'oreille de "Juju" la rumeur d'un compte à l'étranger ?
On ne décide pas d'écarter quelqu'un sur la base de rumeurs. Et Cahuzac est un "pro" des finances publiques.
"
Lors d'une très courte (un peu plus de deux minutes) déclaration solennelle enregistrée, François Hollande a répété ce 3 avril que Jérôme Cahuzac "a trompé les plus hautes autorités du pays " et qu'il a "trompé tous les Français".