Publié à 18h52, le 08 avril 2013 , Modifié à 18h54, le 08 avril 2013

Julien Dray lance un appel à manifester pour la 6è République "en forme de clin d'oeil à 1958 et 1968"

LE COUP D'ETAT PERMANENT - Dans un billet de blog publié ce lundi 8 avril, Julien Dray fait un bilan amère de la semaire de "l'affaire Cahuzac", dans lequel il enterre tout à la fois la "deuxième gauche", et lance un appel à une mobilisation pour la  VIè République, qui, selon ses termes, pourrait prendre la forme d'une manifestation.

Julien Dray lance un rendez-vous clair:

Il faut organiser [...] la rupture nécessaire avec une Vè République qui n'en finit plus d'agonir.

[...] Voilà l'occasion de se mobiliser et pourquoi pas de le faire le 13 mai prochain en manifestant tous ensemble pour une 6è République."

Le 13 mai, et non le 5 mai, comme y appelle Jean-Luc Mélenchon ... que Julien Dray n'appelle certainement pas à rejoindre dans la rue, précise au Lab l'entourage de Julien Dray, assurant l'exégèse de la prose du conseiller régional d'Ile-de-France.

Le 13 mai, donc, en forme de double clin d'oeil au 13 mai 1958, date d'une tentative de coup d'Etat conduite par des généraux partisans de l'Algérie française et qui a largement contribué au passage de la IVè à la Vè République, et à la manif'du 13 mai 1968, date de la première grande manif' de mai 68.

L'autre info de ce billet, c'est que Julien Dray y décrète l'enterrement de première classe de la "deuxième gauche", cette gauche qui s'est animée autour de Michel Rocard à partir des années 1980, avant de se reconstruire autour de Dominique Strauss-Kahn, dont Jérôme Cahuzac pouvait passer pour l'un des descendants en politique.

Bref, cette "deuxième gauche", Julien Dray la rebaptise "gauche néolibérale", et en assure l'oraison funèbre: 

Si l’on doit tirer une leçon de la semaine écoulée c’est bien que la gauche néolibérale, que certains ont nommé "gauche morale", est morte [...]

Cette gauche c’était un supplément d’âme au système capitaliste, une clause compassionnelle ou un adjuvant visant à faire passer une conversion jugée quasi-inéluctable au néolibéralisme.

De fait, cette gauche là a, peu à peu, substitué le sociétal au social et brisé une synthèse qui était le fil rouge de la gauche française. Elle a soumis la gauche à un ordre des choses historiquement combattu par le socialisme français.