Ce que les matches truqués à Montpellier évoquent à Julien Dray

Publié à 16h46, le 08 octobre 2012 , Modifié à 18h35, le 08 octobre 2012

Ce que les matches truqués à Montpellier évoquent à Julien Dray
Julien Dray, le 6 mai 2012 à Solférino (MaxPPP). DSK, le 16 mai 2011 à New York. (Reuters). Nikola Karabatic, le 30 septembre, à Montpellier. (MaxPPP)

PARALLELE - Julien Dray est en colère contre le traitement médiatique réservé à l'arrestation de Nikola Karabatic et des autres handballeurs français soupçonnés d'avoir parié et truqué un match. Dans un billet de blog mis en ligne ce lundi 8 octobre, le conseiller régional d'Île-de-France dénonce  le "goût immodéré de la société pour les déchéances spectaculaires". Pour l'ancien député socialiste, l'arrestation des handballeurs "rappellent d’autres" images.

"Celles de Strauss-Kahn ?" lui a demandé Le Lab. "Pas seulement" répond Julien Dray, assurant vouloir dénoncer "de façon générale, le tribunal médiatique qui détruit des vies au mépris de la présomption d'innocence".

  1. "Où est passée la présomption d'innocence dans notre État de droit ?"

    Sur juliendray.blogspot.fr

    C'est un billet de blog publié lundi 8 octobre dans lequel le co-fondateur de  SOS Racisme théorise "la loi des suspects".

    Le conseiller régional d'Île-de-France revient sur l'arrestation dimanche 30 septembre puis la mise en examen de joueurs; leurs compagnes et de parieurs pour "escroquerie" dans l'affaire des soupçons sur le match présumé truqué perdu par Montpellier contre Cesson-Sévigné le 12 mai dernier.

    Julien Dray écrit : 

    Observons la situation. Une garde à vue médiatisée, des chiffres parcellaires exhibés à la presse, des éléments épars du dossier judiciaire manifestement distillés avec soin : le bûcher cathodique est activé par le petit bois de la rumeur.

    La société "s’empare" du cas Karabatic. On s’interroge sur l’état de la "morale" dans le sport. Des débats sont organisés sur les plateaux. La chute de ces hommes abondamment commentée par les chroniqueurs de tous horizons.

    Toute la société, prise d’une frénésie purificatrice, attend le passage des condamnés pour la place de grève. Pour l’heure, rappelons-le, il n’y a pas la moindre preuve que le match en question ait été truqué.

    Comment ne pas penser, donc, à Dominique Strauss-Kahn quand Julien Dray écrit que "les images [des handballeurs arrêtés] en rappellent d’autres" ?

    Interrogé par Le Lab. Julien Dray assure qu'"il ne faut pas seulement" lire entre les lignes de son texte une évocation de l'arrestation du patron du FMI ou de ses propres démélés avec la Justice concernant "l'affaire Dray" qui s'était soldée par un simple rappel à la loi. Son plaidoyer, assure-t-il,  vise beaucoup plus large.

    Je ne parle ni de Dominique Strauss-Kahn, ni de ce qui a pu m'arriver, en particulier. Je dénonce tout ce qui se passe toujours dans ces cas là.

    Je parle, de façon générale, de ce tribunal médiatique qui détruit des vies au mépris de la présomption d'innocence.

     Vous, les journalistes, êtes les seuls à ne jamais dire "On s'est trompés".

    Comment ne pas se faire intoxiquer ? Où est passée la présomption d'innocence dans notre État de droit?

    Rappel des épisodes précédents :

    Julien Dray a été prié de partir du siège de campagne de François Hollande par Valérie Trierweiler , au lendemain de la victoire du candidat socialiste, après avoir invité Dominiques Strauss-Kahn à son anniversaire, samedi 28 avril.

    Depuis, il a écrit une contribution-pièce de théâtre et signé la motion "Maintenant la gauche" en préparation du congrès socialiste à Toulouse du 26 au 28 octobre.

    On lui prête également  des ambitions à Saint-Michel-Sur-Orge (Essonne) .

Du rab sur le Lab

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