L'Europe n'est pas un ring de boxe

Publié à 09h23, le 06 décembre 2011 , Modifié à 13h03, le 07 décembre 2011

L'Europe n'est pas un ring de boxe
Angela Merkel et Nicolas Sarkozy, lundi, dans la cour de l'Elysée. (Reuters)

Olivier Duhamel n'apprécie guère que l'on oppose systématiquement le couple Merkel-Sarkozy dans les médias, alors que l'Union européenne traverse la pire crise économique de son histoire. D'accord, pas d'accord, débattez-en sur le Lab !

  1. Le point de vue d'Olivier Duhamel

    "Sommet franco-allemand. Merkel gagne par K.O." La critique ne vient pas de l'opposition à Nicolas Sarkozy. Le verdict est prononcé, en titre de Une, par le quotidien économique La Tribune. L'appréciation parait pour le moins simpliste. Certes, Paris renonce aux euro-obligations, accepte un nouveau traité, et des sanctions renforcées.

    Mais Berlin accepte que lesdites sanctions puissent être refusées à la majorité qualifiée du Conseil européen, que la Cour de Luxembourg ne puisse pas annuler des budgets nationaux, qu'une gouvernance économique se mette en place.

    Surtout, l'Europe n'est pas un ring de boxe. Il ne s'agit pas d'adversaires mais de partenaires. Le but n'est pas de mettre l'autre K.O. mais de s'accorder avec lui pour avancer ensemble.

    La France insiste sur le besoin de solidarité entre Etats européens, l'Allemagne sur la nécessité de la discipline budgétaire. Nous aurons l'une et l'autre - dans des proportions que chacun appréciera. Mais, de grâce, sortons de la métaphore du combat et de la recherche d'un vainqueur, contraires à l'essence même de l'Union européenne.

    Editorialiste pour Europe 1, Olivier Duhamel présente, avec Michel Field, l'émission Mediapolis, le samedi de 10 à 11 heures.

  2. La rencontre Sarkozy/Merkel en images

    Sur Public Sénat

    Retour sur la conférence de presse commune tenue lundi, à l'Elysée, par Nicolas Sarkozy et Angela Merkel, au sujet de la crise de l'euro.

    "Il ne faut pas jouer avec l'histoire de nos deux pays", affirme Nicolas Sarkozy qui revient sur les polémiques autour des propos "germanophobes".

    Paris et Berlin veulent un nouveau traité européen. Nicolas Sarkozy et Angela Merkel souhaite une autre feuille de route pour sauver l'euro

    La conférence de presse dans son intégralité

  3. Perdre le AAA, c'est grave ?

    Sur lecercle.lesechos.fr

    Lundi soir, l'agence de notation S&P a placé plusieurs pays de la zone euro "sous surveillance", dont la France - et l'Allemagne - qui risque d'être rétrogradée de deux crans. Pour l'heure, dans l'attente du sommet européen de vendredi, le gouvernement joue l'apaisement.

    Perdre le AAA, "est-ce grave ?", s'interroge Les Echos. Oui, pour des raisons politiques et économiques, répond l'Atelier Europe, think-tank pro-européen, dans les colonnes du quotidien.

    Economiquement, cela pourrait coûter

    30 milliards d’euros, soit 5 points de TVA, la moitié de l’impôt sur le revenu, deux fois le paquet fiscal de 2007, dix fois les rentrées de l’ISF… Un coût donc supportable, mais très significatif.

    Politiquement

    Cette perte affecterait le sort d’un couple franco-allemand déjà déséquilibré et relèguerait, au moins symboliquement, la France dans le camp de pays latins (Espagne, Grèce, Portugal, Italie), jugés dépensiers et peu rigoureux.

  4. Cet article se construit avec vous !

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