Les rentrées dispersées des ténors de l’UMP ne peuvent cacher une réalité : les cadres du parti prennent leurs distances avec Nicolas Sarkozy, à l’exception des proches parmi les proches.
Et s’il s’est rapproché de l’ancien chef de l’Etat quand il a pris la tête du parti en 2010, comme secrétaire général en remplacement de Xavier Bertrand, Jean-François Copé a commencé à opérer une rupture, déjà menée par François Fillon, en ouvrant, au cœur de l’été, un inventaire du quinquennat Sarkozy qui ne dit pas son nom.
Car Jean-François Copé estime ne pas avoir été récompensé pour sa fidélité "sans faille" envers l'ancien président. Dans un article du Monde de ce samedi 31 août, le président de l’UMP reconnait ne pas avoir digéré un petit événement qui a eu lieu au tout début du mois de juin. Le 3 précisément.
Ce jour-là, Nicolas Sarkozy se déplace à Londres. Et plutôt que de convier à ses côtés le maire de Meaux, c’est à François Baroin qu’il propose le voyage outre-Manche. Or les relations entre les deux anciens chiraquiens François Baroin et Jean-François Copé n’ont cessé de se détériorer.
Et Jean-François Copé de confier au quotidien du soir :
Je l’ai mal pris et je l’ai dit à Nicolas Sarkozy.
Selon Le Monde, un deuxième élément est venu agacer le patron de l’UMP. Le 8 juillet, alors qu’il sort de sa réserve suite à l’invalidation de ses comptes de campagne, Nicolas Sarkozy intervient devant les cadres du parti et, selon les termes du Monde, "rabaisse" Jean-François Copé "au rang de valet (…) en lui reprochant d’être un conservateur".
Un qualificatif qui ne passe pas. Devant le comité politique du parti qui suit, le député et maire de Meaux déclare, ce qui n’est pas anodin :
Je ne laisserai jamais dire que la droite est conservatrice.