A moins d'un mois du premier tour de la présidentielle, c’est tout simplement la crise au PS. Le parti est divisé, profondément, entre ceux qui soutiennent Emmanuel Macron, et ceux qui restent fidèles à leur parti et font la campagne de Benoît Hamon. Un Benoît Hamon désormais cinquième dans les sondages devancé par Jean-Luc Mélenchon. Ce qui n’améliore pas la situation d'un PS qui soutient Benoît Hamon comme la corde le pendu.
Et alors que Jean-Yves Le Drian, le ministre PS de la Défense, a décidé de rallier le candidat d’En Marche , le PS n’a pas pris de sanction. Ce qui irrite la députée socialiste Karine Berger. Elle accuse ce mardi 28 mars dans Le Figaro Jean-Christophe Cambadélis de conduire le PS au "suicide collectif" en ne sanctionnant pas les déserteurs qui quittent Solférino pour En Marche. Elle dit :
"A part un suicide collectif, je ne vois pas bien où la direction du parti nous conduit !
"
Et Karine Berger de dénoncer "le double jeu" du Premier secrétaire du PS, frileux dans les sanctions à prendre contre ceux qui rallient Emmanuel Macron. Sur Jean-Yves Le Drian, la députée PS ne mâche pas ses mots :
"Refuser de condamner ce ralliement comme il l’a fait est une attitude inacceptable et incompréhensible. A moins qu’il ne soit dans une périlleuse anticipation…
"
Sous-entendu, Jean-Christophe Cambadélis anticipe peut-être une défaite de Benoît Hamon dès le premier tour de la présidentielle et la nécessité de négocier avec En Marche en vue des élections législatives afin de construire une majorité. Ce que consent au Figaro Henri Weber, membre de la direction du parti :
"Si nous permettons à Hamon de faire le meilleur score pour arriver troisième, et si ensuite nous soutenons Macron, qui ne semble plus en mesure de tomber sous les 23%, alors le PS sera dans une majorité présidentielle allant d’une partie de la gauche à une partie de la droite.
"
Pour cela, encore faut-il que Benoît Hamon parvienne à terminer troisième du premier tour. Et c’est pas gagné.