La fin de non-recevoir de François Bayrou à Jean-Luc Bennahmias: "il m'est impossible de livrer" Marseille au PS

Publié à 11h46, le 06 février 2014 , Modifié à 11h52, le 06 février 2014

La fin de non-recevoir de François Bayrou à Jean-Luc Bennahmias: "il m'est impossible de livrer" Marseille au PS
Montage Le Lab (Maxppp).

DOCUMENT LAB - Les épousailles de François Bayrou avec la droite en vue des municipales ne font pas que des heureux au MoDem. Dans une lettre au ton désabusé publiée par le Lab le 5 février, le député européen Jean-Luc Bennahmias disait toute son amertume quant à ce qu'est devenu le parti qu'il rejoignait en 2007. L'ancien écolo y formule notamment le souhait de ne pas soutenir Jean-Claude Gaudin, le maire UMP, en vue des municipales marseillaises.

Le Lab s'est procuré la lettre de réponse de François Bayrou à Jean-Luc Bennahmias. Dans ce document, dont l'authentification a été reconnue par l'équipe du président du MoDem, François Bayrou oppose une fin de non-recevoir à Jean-Luc Bennahmias sur le cas marseillais.

François Bayrou commence par résumer la demande de Jean-Luc Bennahmias en ces termes :

Au nom des grands principes du 'faire bouger les lignes', tu essaies de me conduire à accepter un ralliement du MoDem au PS marseillais et à la candidature de M. Mennucci.

Puis démonte cette demande sèchement, avec un rappel historique :

C'est la même orientation qui vous a conduit à 'participer' aux primaires du PS après que vous avez accepté l'humiliation publique d'être interdits d'y présenter même symboliquement une candidature, enfermés donc dans le rôle considenti de citoyens de seconde zone.

François Bayrou critique enfin vertement le PS marseillais :

Le Parti Socialiste à Marseille est tout entier construit, dans son fonctionnement et dans son contrôle, comme une force clanique, clientéliste, visant au contrôle absolu du pouvoir par son appareil et ses apparatchiks.

Sachant cela, il m'est impossible de consentir à livrer la deuxième ville de France à cette culture politique et à ces dérives.

Le président du MoDem, qui avait voté François Hollande à la présidentielle de 2012, tresse des louanges à Jean-Glaude Gaudin, le maire UMP de Marseille :

Je connais Jean-Claude Gaudin, d'autant plus que nous n'avons pas toujours eu les mêmes choix. Je sais quel homme il est, je connais son regard sur les personnes et sur la vie. Il y a en lui un sens de l'humanisme qui ne s'est jamais démenti. Et lui, au moins, n'est pas prisonnier de ces appareils mortifères.

A noter que dans cette lettre de réponse, François Bayrou ne répond que sur le cas marseillais, et pas aux interrogations plus profondes de Jean-Luc Bennahmias sur l'orientation de son parti. Le député européen avait déploré la fin du "chemin atypique" ouvert par le MoDem en 2007.

Lire l'intégralité de cette lettre :

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