La fondation Abbé Pierre accuse le gouvernement de multiplier les expulsions locatives en été

Publié à 12h46, le 20 août 2013 , Modifié à 13h49, le 20 août 2013

La fondation Abbé Pierre accuse le gouvernement de multiplier les expulsions locatives en été
(Maxppp)

"Visiblement, le changement n’est pas pour maintenant". La fondation Abbé Pierre reprend le célèbre slogan de François Hollande pour dénoncer la multiplication des expulsions locatives en été. 

Dans un communiqué, la fondation de lutte contre le mal-logement accuse l'Etat de procéder a des expulsions "scandaleuses" et "inacceptables" qui sont contraires aux propos publics du gouvernement : 

Des préfets accordent le concours de la force publique contrairement aux engagements gouvernementaux, au respect de la loi, aux circulaires ministérielles qui devraient s’imposer à cette même administration.

Au Lab, Patrick Doutreligne, délégué général de la fondation, précise qu'il demande une chose au gouvernement : respecter ses engagements.

Les choses étaient pourtant bien parties, avec la circulaire signée de Cécile Duflot en avril 2013 qui, suite à la trêve hivernale, interdisait l'expulsion des ménages que l’Etat devait reloger dans le cadre du Droit au logement opposable (DALO).

Mais pour Patrick Doutreligne, le compte n'y est pas : "la loi n’est pas respectée, des ménages reconnus prioritaires au droit au logement opposable par l’administration continuent d’être expulsés."

On veut que les engagements pris pendant la campagne ou au début du quinquennat soient tenus. On a eu des rencontres, des engagements du Premier ministre, on sent qu'il y a une écoute. Mais il y a le bras gauche qui dit qu'on va les reloger, et le bras droit qui les expulse.

Avec la circulaire de Cécile Duflot, la fondation Abbé Pierre "a eu enfin la réponse administrative et juridique qui permet de dénoncer l'abérration des expulsions des personnes de bonne foi". Problème ? "Ce n'est pas appliqué", regrette Patrick Doutreligne. 

Sur les expulsions locatives, s'il loue l'écoute et les intentions de Cécile Duflot, le délégué général de la fondation déplore que la ministre ne puisse convaincre son gouvernement, notamment au moment de l'examen de la loi Duflot sur le Logement : 

La difficulté c'est que la ministre n'a pas réussi à convaincre le gouvernement sur l'importance de la prévention. J'ai vu la proposition initiale de la ministre et elle était plus ambitieuse qui ce qui est sorti des arbitrages ministériels. 

(...) 

Je ne veux pas me contenter d'avoir un ministre qui écoute, je veux une ministre qui arrive à convaincre les autres ministres en conseil de ministre.

Et de conclure sur la prospective du gouvernement : "J'ai vu les projets pour 2025 où une production de logement plus importante va permettre à tout le monde d'avoir un toit … dont acte, c'est dans dix ans. Mais qu'est ce qu'on fait aujourd'hui ? On ne va pas attendre dix ans." 

Du rab sur le Lab

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