Ce n’est pas l’amour fou entre Le Figaro et la majorité de gauche, François Hollande en tête. Ce mardi, c'est la porte-parole du gouvernement et ministre des Droits des femmes, Najat Vallaud-Belkacem, qui s'en prend au quotidien. Invitée d'I>TELE ce 20 août, elle l'accuse de se faire l'opposant de l'égalité entre les femmes et les hommes en "s'inventant un ennemi imaginaire", la théorie du genre.
Une accusation relayée par la suite sur son compte Twitter :
Quand @Le_Figaro veut combattre l'#égalitéFH en toute bonne conscience, il s'invente un ennemi imaginaire: la théorie du genre. — Najat Belkacem (@najatvb) August 20, 2013
En cause, un article du quotidien de droite qui revient sur les "crispations" autour de l'arrivée d'une théorie du genre dans l'enseignement, chose pourtant non prévue dans la loi Peillon. Le Figaro estime que c'est Najat Vallaud-Belkacem qui porte cette revendication et cible entre autres ses "ABCD de l'égalité ".
En cause également, un édito d'Yves Thréard où l'on peut lire que "Najat Vallaud-Belkacem a fait de l'introduction de la théorie du genre à l'école l'un de ses combats".
Des articles qui ne passent pas pour la ministre. La porte-parole a pris l'habitude de répéter que la théorie du genre, qui viserait à gommer l'altérité sexuelle entre homme et femme, "n'existe pas " et que seules les études de genre, soit le fait de se pencher sur la place des hommes et des femmes dans la société et des inégalités qui en découlent, font sens.
A ses yeux, Le Figaro invente "un ennemi imaginaire" quand son gouvernement veut seulement "introduire un apprentissage à l'égalité entre les filles et les garçons"à l'école.
Le quotidien s'intéresse régulièrement à cette question. En février, il expliquait que "la théorie du genre fait son nid ". En avril, il se demandait si cette théorie devait inspirer les livres scolaires . En mai, il racontait sa façon de "s'immiscer à l'école ". Et en juillet il détaillait le nouveau combat de La Manif pour tous contre ... la théorie du genre.
La majorité socialiste au pouvoir entretient une relation compliquée avec Le Figaro depuis de nombreux mois. Pendant la campagne présidentielle, François Hollande lui-même boycottait le quotidien de Serge Dassault . Il s'était alors justifié sur I>TÉLÉ :
"Vous avez lu ce journal depuis six mois ? [...] chaque jour, un discrédit, une déconsidération de ce que je suis
"
Quelques mois après son élection, les rapports étaient toujours aussi compliqués entre le chef de l’Etat et le quotidien. Un journal que Michèle Delaunay a préféré railler, se souvenant, sur son blog , de la seule fois où le quotidien l’a saluée.
[Edit 12h30] L'auteur de l'édito, Yves Thréard, répond à la ministre :
.@najatvb Le genre du @Le_Figaro, ce n'est pas la bonne conscience des beaux esprits mais le bon sens des esprits éclairés ! — Yves Thréard (@yvesthreard) August 20, 2013