La guéguerre Tapie-Mennucci au pied du sapin de Noël

Publié à 17h59, le 24 décembre 2012 , Modifié à 15h59, le 25 décembre 2012

La guéguerre Tapie-Mennucci au pied du sapin de Noël
Patrick Mennucci à l'Assemblée nationale en octobre 2012 / Bernard Tapie sur le plateau de France 2 en 2010. (Montage Le Lab - MaxPPP)

On ne parle que de lui à la veille de Noël. Patrick Mennucci s’est invité au pied du sapin en demandant au président de l’Assemblée nationale, Bruno Le Roux, d’ouvrir une commission d’enquête parlementaire sur les conditions dans lesquelles Bernard Tapie a mis la main sur les titres du groupe Hersant Médias, dont l’emblématique La Provence.
Le député fraîchement élu des Bouches-du-Rhône a publié sur son blog la lettre adressée à Bruno Le Roux , et  justifie son initiative dans Le Parisien :

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Il y a trop de zones d’ombre. Dans cette transaction, 17 banques vont au final abandonner 165 M€, soit 77% de leurs créances.

Cette perte va remonter au bilan des banques, qui paieront donc moins d’impôts. C’est du manque à gagner pour l’Etat.

Les contribuables payent. J’appelle ça une carambouille.

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Mise à jour, 25 décembre, 15h30 : 

L'avocat de Bernard Tapie a réagi à cette demande d'enquête parlementaire. Il la juge infondée et affirme qu'il n'y a "aucun argent public d'engagé" dans l'opération mené par son client et le groupe Hersant Médias. "La proposition de Bernard Tapie était la plus crédible et la mieux-disante", affirme-t-il.

Les "zones d’ombres", ce sont des "informations privilégiées" dont aurait bénéficié Bernard Tapie, et pas les autres concurrents au rachat, notamment le groupe belge Rossel. Le tribunal de Commerce de Paris ne devrait pas homologuer la reprise du groupe Hersant Média par Bernard Tapie avant la mi-janvier .
Sur France Inter lundi midi, le député socialiste a déclaré ne pas "souhaiter que quelqu’un comme Bernard Tapie puisse chaque jour dans un journal comme La Provence, dire ce que lui croit être la vérité", concluant qu’il se battait pour que les journalistes puissent "le critiquer en toute transparence s’ils en ont envie".
Mais ce nouveau rebondissement dans le rachat par Bernard Tapie de La Provence pourrait avoir une autre explication que l’intérêt général.
Les deux hommes sont identifiés comme candidats putatifs à la succession de Jean-Claude Gaudin à la mairie de Marseille.
Bernard Tapie a démenti dans le Journal du Dimanche vouloir utiliser La Provenceà des fins politiques. Explication : "Ici, je n’ai pas besoin des journaux pour être populaire !"
Pourtant, son retour sur la Cannebière semble inquiéter la majorité socialiste. Bernard Tapie explique ainsi au JDD :

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J’ai fait passer le message que si je prenais possession de ces journaux, je ne ferais pas de politique. On m’a répondu alors qu’il n’y avait pas de problème. Et mon cul, ça a été un déchaînement contre moi !

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Acteurs de ce "déchaînement" de la majorité selon Bernard Tapie : le cabinet Montebourg, accusé d’avoir "travaillé à mort pour empêcher l’initiative (de rachat par Tapie) d’aboutir"… mais aussi Patrick Mennucci, qualifié au passage "d’âne bâté du sud".

L’intéressé se défend sur Twitter d’avoir peur de son potentiel rival, mais multiplie les déclarations tonitruantes. Sur Twitter toujours, il a notamment déclaré dimanche 23 :

Dans le JDD de ce matin Monsieur Tapie m'insulte en employant l'expression favorite de Jean-Noël Guerini,étrange non!

— patrickmennucci (@patrickmennucci) Décembre 23, 2012

Une insinuation à peine voilée qui laisse présager de belles passes d’armes d’ici aux municipales de 2014.

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