La lettre ouverte très énervée des élus socialistes basques contre Manuel Valls

Publié à 19h17, le 30 octobre 2012 , Modifié à 22h14, le 30 octobre 2012

La lettre ouverte très énervée des élus socialistes basques contre Manuel Valls
Capture d'écran de la lettre ouverte sur le blog de la députée PS de Bayonne Colette Capdevielle et photo MaxPPP de Manuel Valls, le 30 octobre, à l'Assemblée.

Pas contents. Mais alors vraiment pas contents. Deux députées, une sénatrice et quatre élus socialistes des Pyrénées-Atlantiques signent ce mardi 30 octobre une lettre ouverte cinglante destinée au ministre de l'Intérieur.

Comme l'écrivait Le Lab lundi 29 octobre, Manuel Valls a refermé fermement la porte à une éventuelle collectivité territoriale basque dans les colonnes du quotidien espagnol El Pais :"Il n’y aura pas de structure administrative basque, nous ne voulons pas ouvrir ce débat".

Marylise Lebranchu, ministre de la Décentralisation, a pourtant publié un communiqué jeudi 11 octobre, après une réunion avec les élus basques,  dans lequel elle indiquait que "le Gouvernement était attentif au débat qui se déroulait actuellement pour mieux prendre en compte l'identité basque."

Les élus dénoncent également dans cette lettre ouverte un amalgame entre les militants d'un "département Pays Basque" et les terroristes du groupe séparatiste basque ETA.

  1. "Nous vous invitons à découvrir les réalités de notre territoire"

    Sur colettecapdevielle.fr

    À aucun moment, nous ne renions notre appartenance à la République. C’est pourquoi il nous est désagréable d’être suspectés de vouloir la démanteler au profit d’une stricte reconnaissance identitaire qui n’est résolument plus d’actualité.

    écrivent notamment les élus socialistes dans une lettre ouverte mise en ligne mardi soir sur le blog de Colette Capdevielle, députée des Pyrénées-Atlantiques.

    Les élus laissent d'abord entendre que Valls est mal informé

    " Il n’y aura pas de structure administrative basque dans la prochaine loi de décentralisation, nous ne voulons pas ouvrir ce débat ", avez-vous déclaré.

    Connaissez-vous donc en détail le contenu d’un projet de loi émanant d’un autre Ministère avant que celui-ci n’ait été inscrit à l’ordre du jour du Conseil des Ministres ?

    Êtes-vous si certain de ce qui sortira de l’examen de ce projet de loi avant que le Parlement ne se soit prononcé ?

    Ce "nous ", qui ne veut pas de débat, est-il vraiment collectif et qui désigne-t-il ?

    Puis les socialistes basques en colère crient à l'amalgame

    "Tant qu’ETA n’aura pas restitué les armes , nous demeurerons inflexibles".

    Nous y voilà !

    Monsieur le Ministre, ETA n’est pas le Pays Basque. ETA n’est pas la représentation nationale.

    ETA n’est pas le législateur qui doit examiner le projet de loi de Décentralisation porté par Madame la Ministre LEBRANCHU.

    Et les élus basques de conclure :

    Nous, élus socialistes de la République,

    nous, élus des Pyrénées Atlantiques, département biorganique,

    nous, élus de la majorité, et pour certains, membres du conseils des élus,

    nous vous invitons à découvrir les réalités de notre territoire, à venir prendre la mesure de vos propos auprès de nos concitoyens, dans le pays basque français, de ce côté de la frontière.

    Nous vous invitons à vous asseoir à notre table, conviviale socialiste et républicaine pour prendre part à ce débat.

    La liste des sept élus socialistes en colère : 

    > Sylviane Alaux, députée PS de la sixième circonscription des Pyrénées-Atlantiques

    > Marie-Christine Aragon, conseillère générale socialiste

    > Colette Capdevielle, députée PS de la cinquième circonscription des Pyrénées-Atlantiques

    > Kotte Ecenarro, vice-président socialiste du conseil général

    > Frédérique Espagnac, sénatrice et vice-présidente du groupe socialiste au Sénat

    > Francois Maïtia, vice-président socialiste du conseil régional d'Aquitaine

    > Christophe Martin, vice-président socialiste du conseil général

    Cliquez sur l'image ci-dessous pour lire la lettre en intégralité :

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