Valls ferme la porte à une collectivité basque que Lebranchu venait d'ouvrir

Publié à 17h48, le 29 octobre 2012 , Modifié à 19h43, le 29 octobre 2012

Valls ferme la porte à une collectivité basque que Lebranchu venait d'ouvrir
Manuel Valls et Marylise Lebranchu (MaxPPP)

PAYS BASQUE - Mais que se passe-t-il entre Manuel Valls et Marylise Lebranchu sur la question basque ? En fermant fermement la porte, ce lundi, dans les colonnes de El Pais à la création d'une collectivité spécifique au Pays Basque, le ministre de l'Intérieur prend le contre-pied de la ministre de la Décentralisation.

Jeudi 11 octobre, Marylise Lebranchu avait reçu une délégation de parlementaires du Conseil des élus du Pays Basque et avait assuré, dans un communiqué, que "le Gouvernement était attentif au débat qui se déroulait actuellement pour mieux prendre en compte l'identité basque".

  1. "Il n’y aura pas de structure administrative basque"

    Sur politica.elpais.com

    Le contexte : 

    Les élus basques espéraient profiter de la troisième vague imminente de réforme de la décentralisation pour pousser à la création d'un département ou d'une "collectivité territoriale spécifique à compétences élargies". Actuellement, le département des Pyrénées Atlantiques est composé d'une préfecture, Pau et d'une sous-préfecture, Bayonne.

    Le ferme niet de Manuel Valls :

    Mais, dans une interview mise en ligne dimanche 28 octobre sur le site de El Païs, le ministre de l'Intérieur semble fermer la porte définitivement à cette éventualité en déclarant : 

    Certains députés et des maires appellent à une région basque.

    J’ai dit ce que je pensais, cette semaine au Sénat : il n'y aura pas de Pays Basque Français dans la prochaine loi sur la décentralisation.

    Il n’y aura pas de structure administrative basque, nous ne voulons pas ouvrir ce débat.

    Les choses sont très claires et nous serons inflexibles tant que l'ETA n’aura pas déposé les armes.

    Réactions outrées :

    Le sénateur centriste du département Jean-Jacques Lasserre et le vice-président socialiste de la région Aquitaine, François Maitia, ont rapidement dénoncé, sur le site de Sud Ouestun amalgame entre le groupe séparatiste basque et les revendications sur une forme de "département Pays Basque".

    Valls en opposition avec Lebranchu sur cette question ? 

    De plus, ce qui intrigue les élus contactés par Le Lab, c'est que jeudi 11 octobre, Marylise Lebranchu, ministre de la Réforme de l'État, de la Décentralisation et de la Fonction Publique, publiait le communiqué suivant sur son site, après avoir reçu une délégation d'élus basques : 

    Marylise Lebranchu a indiqué que le Gouvernement était attentif au débat qui se déroulait actuellement pour mieux prendre en compte l'identité basque.

    Une délégation du Conseil des élus du Pays basque notamment composée de trois députés - le centriste Jean Lassalle et les socialistes Colette Capdevielle et Sylviane Alaux - et deux sénateurs : Frédérique Espagnac (PS) et Jean-Jacques Lasserre (Forces64).

    L'une des participantes, Colette Capdevielle, députée de la cinquième circonscription des Pyrénées-Atlantiques déclarait, en sortant, à l'Agence France Presse : 

    Maintenant nous savons que la porte est ouverte.

    Jean-Jacques Lasserre nuançait :

    La ministre ne nous a pas caché que cette recherche institutionnelle serait très compliquée. [...]

    Elle s’est engagée à y travailler et à garder le contact pour trouver une solution.

    Selon un autre participant, anonyme, interrogé par l'AFP, Marylise Lebranchu se serait engagée beaucoup plus explicitement que dans son communiqué en déclarant au cours de la réunion:

    Il y aura une reconnaissance institutionnelle par la République du Pays basque. On va chercher les meilleures méthodes institutionnelles pour répondre à votre demande.

    Sollicité par Le Lab, le cabinet de la ministre, en déplacement, n'a pas souhaité réagir à l'annonce de Manuel Valls.

Du rab sur le Lab

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