LANGAGE DIPLOMATIQUE - Faut-il imposer une loi à Google pour lui faire payer les contenus de presse répertoriés ?
Pour l'instant, ce n'est qu'une éventualité, rien qu'une éventualité, mais déjà une éventualité, annonce un communiqué diffusé lundi 29 octobre en début de soirée par l'Elysée, rendant compte de la rencontre entre François Hollande et le patron de Google, Eric Schmidt, qui s'est déroulée à l'Elysée.
Voilà ce que l'on y lit :
"Le Président a [...] souhaité que des négociations puissent rapidement s’engager et être conclusives d’ici la fin de l’année entre Google et les éditeurs de presse.
Il a souligné que le dialogue et la négociation entre partenaires lui paraissaient la meilleure voie, mais que si nécessaire, une loi pourrait intervenir sur cette question, à l’instar du projet en cours en Allemagne.
"
Le ton est plutôt offensif, et montre que plusieurs chauds dans les relations entre Google et la puissance publique ont été abordés - de la fiscalité du numérique, en passant par le respect de la vie privée des internautes.
Invitée lundi 29 octobre de RTL, Fleur Pellerin, ministre déléguée au numérique, colle à la version de l'Élysée et insiste sur la volonté de poursuivre les négociations avant de penser, éventuellement, à une loi.
"Le président de la République a au contraire rappelé qu’il souhaitait tout d’abord que les négociations puissent s’engager rapidement entre Google et les éditeurs de presse et qu’il privilégiait cette discussion plutôt que la voie législative.[...]
Il n'y avait pas de menace dans le ton de François Hollande. [...]
Il a bien dit que "si nécessaire", une loi pourrait intervenir. Donc notez bien le conditionnel.
"
Comme Le Lab vous le racontait , la communication autour de cette rencontre a été extrêmement verrouillée.
D'un côté, Google a cherché à banaliser la rencontre, assurant que celle-ci était programmée de longue date, et que ce genre de rendez-vous est courant pour Eric Schmidt.
De l'autre, l'Elysée a cherché à applanir toute différence au sein de l'exécutif sur le sujet, toutes les positions exprimées avant la rencontre n'étant pas rigoureusement unanimes - si François Hollande et Aurélie Fillippetti étaient (respectivement) réputés ou clairement engagés en faveur d'une loi, Fleur Pellerin avait plutôt indiqué souhaité une discussion et un accord négocié.
Seules quelques images dites de "photo-op" (ou de tour de table) ont été réalisées par un photographe travaillant selon la technique du "pool" - c'est-à-dire qu'il mettait à disposition de toutes les agences ses photos, et aucune opportunité de question n'a été ouverte.