C'est un message à destination de ses 2639 amis sur son compte Facebook que poste Natacha Bouchart le 23 octobre. Un statut dans lequel la maire de Calais s'adresse à ses administrés, et les invite à prévenir la mairie s'ils voient des migrants s'installer dans des habitations de la ville.
Voilà le statut de Natacha Bouchart, relevé et tweeté mercredi par @SebCarbonnier :
Je m'adresse tout particulièrement aux Calaisiens et Calaisiennes touchés par les nombreux squatts de migrants sur Calais. La situation est difficile c'est pourquoi nous faisons le maximum pour vous. Il ne faut pas hésiter à laisser un mail sur cette adresse:
securitesquatcalais@gmail.com
Lorsque vous voyez des no borders ou des migrants s'implanter illégalement dans une maison. Ainsi, la Police pourra intervenir, en utilisant une procédure spécifique uniquement valable dans un délai de 48H à partir du constat d'intrusion, afin d'évacuer les lieux. Les services de la ville arrivent ensuite pour nettoyer ce qui est possible et condamner le bâtiment.
Contactée par le Lab, la mairie de Calais assume "une initiative politique". Cette adresse mail est consultée par le cabinet du maire, qui prévient ensuite les forces de l'ordre afin de procéder aux évacuations. Mais si polémique il y a, le cabinet de Natacha Bouchart tient à avancer des raisons de sécurité dans la mise en place de cette procédure de signalisation :
On a eu des drames, on a même eu un mort dans un squatt. On veut faire en sorte que des squatts ne s'installent et ne provoquent de drames humains.
Il y a des tensions entre les différentes populations. Ça se bat. On arrive à des morts... Il y a des batailles de migrants, des migrants qui meurent, ou des rixes en plein centre-ville avec 50 personnes qui se tapent dessus.
La même source dans la mairie indique au Lab que cette procédure de dénonciation est légale, depuis la circulaire de juillet 2012 :
On a la procédure juridique de la flagrance qui laisse 48 heures pour dénoncer. Cest la même procédure que lorsqu'on est cambriolé.
La mairie n'a en revanche pas prévenu les associations de défense des migrants et envisage d'en parler "lors des prochains conseils des migrants".