La parabole de Michèle Delaunay sur Helmut Schmidt et François Hollande

Publié à 11h24, le 25 octobre 2013 , Modifié à 11h33, le 25 octobre 2013

La parabole de Michèle Delaunay sur Helmut Schmidt et François Hollande
Montage Le Lab (Maxppp et Reuters)

Plus lyrique que jamais, Michèle Delaunay prend à nouveau la plume. Dans un post sobrement intitulé Le modèle allemand, la ministre déléguée aux personnes âgées réécrit l'histoire. Elle raconte celle du chancelier allemand Helmut Schmidt, qui, un jour des années 70, convoque la presse et, à la surprise générale, marche sur l'eau. Un petit conte inventé de toutes pièces par la ministre.

Et comme dans tous les contes, il y a une morale de fin : la presse devrait être plus positive.

Dans son post de blog, Michèle Delaunay raconte que le chancelier allemand Helmut Schmidt doit affronter "couacs, mauvais chiffres", est "tancé par sa gauche, vilipendé par sa droite, remis en question au sein même de sa majorité". La comparaison avec François Hollande est évidente. Le chancelier veut frapper un grand coup et convoque la presse et ses ministres dans la ville de Bonn.

Le "grand coup" fantasmé de Helmut Schmidt est le suivant, raconté par Michèle Delaunay :

Une Mercédès noire apparait et se gare en silence. Helmut Schmidt descend, échange quelques poignées de mains et s’avance vers le fleuve. La foule de journalistes, autant que les Ministres, est médusée.

La surprise est à son comble quand le chancelier s’engage sur les flots d’un pas ferme, progresse vers le milieu du fleuve qui est à Bonn large et majestueux et, parvenu précisément à mi-distance des rives, fait brutalement demi-tour.

Il reprend du même pas assuré sa marche sur les eaux et sous les flashes qui crépitent regagne la terre.

C'est alors que Michèle Delaunay imagine les titres de la presse du lendemain. Et, poursuivant sa parabole, la ministre imagine les médias trouver le moyen de ne pas voir l'évidence, contenant leur enthousiasme pour des critiques non-fondées :

La Frankfurter Allgemeine, marquée pour son conservatisme intransigeant, titre sur 5 colonnes : 'Crise en Allemagne : A son habitude, le Chancelier évite de se mouiller'

Le Stuttgarter Zeitung, moins catégorique mais tout aussi négatif : 'Devant ses Ministres, le chancelier rebrousse chemin sans atteindre l’objectif'

Le magazine people Bild : 'Sur le Rhin, Schmidt évite de peu la noyade'.

Quant au quotidien économique Handelsblatt (l’équivalent de nos Echos) : 'Le volte-face de Schmidt ruine la confiance des marchés. Le DAX perd deux points'

Tout cela pour dire que la presse est, encore et toujours, condamnée au scepticisme. Dans un tweet qui annonce la publication de son post, Michèle Delaunay fait très clairement comprendre que c'est à la presse que sa fable s'adresse :

Mais Michèle Delaunay garde espoir. Et le salut de Helmut Schmidt/François Hollande viendrait, au final, par la voix des historiens. Voilà la conclusion de son post :

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Depuis ces temps de crise, le Rhin a charrié bien des eaux, hautes ou basses. L’Histoire, quant à elle, retient qu’Helmut Schmidt fut un grand Chancelier.

Du rab sur le Lab

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