La présidente de commission écolo et le traité européen

Publié à 16h30, le 25 septembre 2012 , Modifié à 16h48, le 25 septembre 2012

La présidente de commission écolo et le traité européen
Danielle Auroi, à Toulouse le 23 Aout 2008. (Maxppp)

Présidente de la commission des Affaires européennes, l’écologiste Danielle Auroi justifie le vote "contre" de son parti, même si elle s’abstiendra. Elle défend également Cécile Duflot et Pascal Canfin, les deux ministres EELV, qui ont été d’une "loyauté admirable".

Le Lab. Comment appréhendez-vous l’audition de Bernard Cazeneuve par votre commission, ce mardi ?

Danielle Auroi. C’est une audition conjointe avec la commission des affaires étrangères. Bernard Cazeneuve va rappeler la position du gouvernement. Vont surement s’exprimer beaucoup de points de vue. Mon groupe, par exemple, s’est exprimé contre le traité et présentera sa position. Moi, je suis obligée de me positionner au-dessus de la mêlée.

Nous regarderons de près le rapport d’information de Christophe Caresche sur le projet de loi de ratification du Traité. Cela pourra apporter de la souplesse au texte mais ne changera pas les oppositions. Ceux qui votent contre veulent attirer l’attention sur la situation difficile des peuples européens. Ces points de vue divergents ne sont pas contre l’Europe, cela montre l’envie de faire bouger l’Europe. Voter "contre" a donc du sens.

Quelle est votre position personnelle, vous, écologiste et présidente de la commission des Affaires européennes ?

Il est normal que je sois au-dessus de la mêlée car je dois travailler avec tout le monde en tant que présidente de la commission des Affaires européennes. Mais j’ai une lecture plus technique du traité qui m’amène à l’abstention. J’ai aussi choisi l’abstention car je me pose cette question : qu’est-ce qui va sortir du Conseil européen de la mi-octobre ? C’est une position d’attente. 

Je rappelle que les mécanismes européens, le traité, qui est un héritage de Nicolas Sarkozy, ont été verrouillés avec le vote de ratification de l’Irlande. On sait qu’il ne sera pas renégocié. 

Que dites-vous à ceux qui ont demandé la démission de Cécile Duflot après le vote du conseil fédéral d’EELV ?

C’est injuste : pourquoi ne fait-on pas le même cinéma lorsque d’autres ministres se permettent certaines libertés ? Quand Montebourg parle du gaz de Schiste ou quand Valls veut renvoyer les Roms… Alors que Cécile Duflot, elle, a été d’une loyauté admirable. Elle n’a pas exprimé sa position personnelle. Au moins vingt députés PS vont voter contre et on en parle pas autant.

Comment avez-vous accueilli la réaction de Daniel Cohn-Bendit qui a décidé de se mettre en retrait des Verts ?

Je connais Dany depuis longtemps, nous étions eurodéputés ensemble. Il est déçu car il veut tellement d’Europe que, quand un Etat ne va pas dans ce sens, il surréagit. Il était contre ce traité au début, mais il a changé d’avis car il est prêt à payer le prix si cela est nécessaire pour avancer.

Il a piqué une colère mais ne ferme pas totalement la porte. Il a toujours eu l’habitude de dire les choses ainsi, il grossit le trait. On dépassera tout ça. 

 

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