La primaire UMP à Paris cumule les bugs

Publié à 13h07, le 31 mai 2013 , Modifié à 13h12, le 31 mai 2013

La primaire UMP à Paris cumule les bugs
Le 9 avril 2013 (Maxppp).

ERROR 404 - Ce devait être une primaire irréprochable. Philippe Goujon avait justement choisi le vote électronique, pour ne pas prendre le risque de bourrages d'urnes, comme en novembre 2012. C'est loupé: la primaire UMP confère au bug généralisé. Démonstration.

Error 1/3 La Java Bleue

Communiqué affolé de l'équipe de Nathalie Kosciusko-Morizet ce jeudi 30 mai, à quelques heures de l'ouverture du vote: afin de voter, l'ordinateur de l'électeur doit être équipé d'une version récente de Java, un logiciel de navigation sur Internet.

Problème: tous les électeurs ne disposent pas de cette version sur leur ordinateur. Et NKM de demander au Conseil supérieur des Primaires et à la CNIL "d'exiger du prestataire en charge de l'organisation de ce vote de s'assurer que tous les électeurs ayant pu s'inscrire sur leur ordinateur puissent également voter sans difficultés techniques supplémentaires". Ça commence bien.

Error 2/3 L'incompatibilité pour les ordinateurs Mac

Ouverture du vote ce vendredi à 8 heures. Au Lab, nous étions prévenus dans la nuit de jeudi à vendredi que les électeurs ne pourraient pas voter sur un ordinateur de marque Apple. Nous avons donc essayé. Et en effet, voter sur Mac relève du parcours du combattant.

Première étape: obtenir son "matériel de vote". Connectés via le navigateur Chrome, nous inscrivons notre numéro de téléphone portable pour recevoir les codes d'accès. Nous rentrons le code de sécurité reçu par SMS.

Voir les images :

 

Tout va bien... jusqu'au vote. A l'heure d'accéder à la liste des candidats, une page apparaît. La liste des candidats est bien là.

Nous choisissons de voter blanc. Cliquons sur "Continuer". Et là...

Trois euros à la poubelle. On a bien tenté de changer de navigateur. En suivant la même procédure, toujours le même message: "Adresse introuvable".

D'autres témoignages parvenus au Lab affirment qu'ils ont néanmoins pu voter sur ordinateur Apple. Sauf que. Ces votants, prévenants, ont préalablement installé la version la plus récente de leur navigateur internet (Chrome et Firefox). Or, à aucun moment lors de notre parcours, nous a été proposé de mettre à jour le navigateur. Sans être particulièrement compliquée, cette manoeuvre n'est pas non plus à la portée de tous les internautes.

Et quand bien même, tout concepteur de site qui se respecte se doit de le mettre en compatibilité avec d'anciennes versions de navigateur. La charte ergonomique des sites internet publics, par exemple, prévoit une compatibilité avec le navigateur Internet Explorer 6. Une version qui date... de 2001.

Error 3/3 Les possiblités de fraude démontrées

Metronewsa tenté de frauder à la primaire. Et a réussi son coup. Cette fois, pas de faille technique. La journaliste a prouvé qu'il était possible, pour une seule personne, d'obtenir plusieurs possibilités de voter.

Pour ce faire, elle a inscrit son état civil, mais également celui de deux de ses collègues, et celui d'un homme dont le CV a été trouvé sur Internet. Les informations nécessaires sont les suivantes: nom, prénom, arrondissement de domicialiation. Pas bien exigeant.

En créant trois fausses adresses mail, la journaliste parvient donc à obtenir quatre bulletins de vote, en payant pourtant avec la même carte bancaire.

Et ce vendredi matin, elle a effectivement pu voter :

RT @metroparis Notre journaliste a voté 3 fois à la primaire UMP. Les acc. de réception bit.ly/15hNVrW& là twitpic.com/cufsg5

— Cerise OnTheCake (@ceriseonthecake) 31 mai 2013

Du rab sur le Lab

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