Après avoir réclamé la dissolution de l’Action française, le député PS Jean-David Ciot a subi les représailles du mouvement nationaliste d’extrême droite. Comme le révèle La Provence lundi 25 janvier, des membres du groupe extrémiste ont perturbé les vœux du parlementaire des Bouches-du-Rhône.
D’après le quotidien local, "environ quinze militants du groupe Action française ont fait irruption dans la salle" où Jean-David Ciot faisait sa cérémonie de vœux. Cachés derrière des foulards, ces perturbateurs étaient munis de tracts avant d’être "repoussés par les proches du député" et par les vigiles. De son côté, l'Action française assure que ses tracts étaient titrés "simplement" "A bas les voleurs" et non "à mort Ciot", comme indiqué par La Provence en premier lieu, et en reproduit un sur son site internet.
Dans la bousculade, "l'attaché parlementaire, Pierre-Olivier Salles, a reçu un coup au visage", écrit encore le quotidien selon qui le député a décidé de porter plainte ce mardi 26 janvier.
Si l’Action française s’en est prise à cet élu socialiste, c’est parce qu’il s’était attaqué au mouvement d’extrême droite début décembre 2015. "Ce mercredi 2 décembre, une conférence publique organisée par le Parti Socialiste à l’Institut d’Études Politiques d’Aix-en-Provence a été violemment interrompue par une vingtaine d’activistes d’extrême droite de l’Action Française", écrivait-il sur son site pour justifier sa lettre au ministre de l’Intérieur Bernard Cazeneuve afin de réclamer la dissolution de l’Action française.
Accusée, l'Action française se défend de toute "vengeance". Et que relier ces voeux houleux à la demande de dissolution fait, selon elle, "fi de (leurs) véritables intentions". "Nos tracts, nos slogans, ainsi que notre communiqué auraient permis de saisir que cette action avait pour finalité de dénoncer l'impunité totale dont jouit ce député, relaxé douze jours plus tôt dans une affaire de détournement de fonds, alors que l'avocat général qualifiait de douteux et d'acte de complaisance le licenciement en question", a tenu à préciser le service presse du mouvement au Lab.
[Edit 12h15] Le PS condamne "la descente de l'Action française"
Dans un communiqué diffusé ce mardi vers midi, le Parti socialiste "condamne fermement la descente de l'Action française aux vœux de Jean-David Ciot". "Les nervis d'extrême droite ont été repoussés, mais ce climat de violence et de menace est inadmissible", écrit le parti avant d'ajouter :
"Le Parti socialiste exprime sa solidarité avec les socialistes des Bouches-du-Rhône et il condamne fermement ces violences. Nulle part en France, nous ne nous laisserons impressionner et nous n'accepterons pas non plus que nos militants soient agressés. Non à l'extrême droite.
"