Rossignol préfère "une femme" à Chevènement à la tête de la Fondation des œuvres de l’islam

Publié à 10h29, le 03 août 2016 , Modifié à 10h32, le 03 août 2016

Rossignol préfère "une femme" à Chevènement à la tête de la Fondation des œuvres de l’islam
Laurence Rossignol, n'ayant publiquement cure des avis de François Hollande © FRED DUFOUR/AFP

WHATEVER - L'exécutif avance dans sa volonté de réformer les autorités musulmanes en France. En réflexion depuis un moment du côté du ministère de l'Intérieur (et des cultes), cette question est désormais abordée par Manuel Valls (publiquement) et François Hollande (en off auprès de journalistes). Avec deux buts majeurs : stopper les financements étrangers de mosquées et assurer la formation des imams en France. Ce pour quoi le Conseil français du culte musulman, dont la légitimité est contestée, pourrait laisser la place à la Fondation des œuvres de l’islam, créée en 2005 par Dominique de Villepin et aujourd'hui en sommeil. 

Devant la presse présidentielle mardi 2 août au soir, François Hollande a ainsi plaidé pour que cette fondation, qui "permet de mobiliser des financements privés", soit "confortée". Il a aussi clairement évoqué le profil de Jean-Pierre Chevènement pour en prendre la tête, ce que la presse a abondamment relayé. L'ancien ministre de l'Intérieur avait, dans la seconde moitié des années 90, mené une réflexion sur la création du CFCM.

Seulement voilà, tout le monde n'est pas d'accord avec ce choix. Y compris au gouvernement. Laurence Rossignol, par exemple, voit plutôt quelqu'un de très différent à ce poste. Sur France Info ce mercredi, la ministre des Familles, de l'Enfance et des Droits des femmes détaille les caractéristiques qui à son sens devraient être déterminantes pour cette personne :

 

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Le bon profil selon moi, c'est d'abord quelqu'un de culture musulmane, qui ait une connaissance de la subtilité humaine de l'islam, quelqu'un de laïc et peut-être, le meilleur profil, ce serait une femme.

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Voilà qui ne colle *pas tellement* au profil de Jean-Pierre Chevènement... Laurence Rossignol le reconnaît aisément et s'en amuse : "Déjà, il ne correspond pas au troisième critère que je viens d'évoquer, c'est-à-dire le fait d'être une femme." Et au diable le fait que le chef de l'État ait déjà parlé du "Che".

Et Laurence Rossignol de détailler les raisons pour lesquelles une femme serait un meilleur choix :

 

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Il y a un sujet qui est l'islam et les femmes, comme il y a d'ailleurs un sujet dans toutes les religions, sur le rapport des religions aux femmes. Et je pense que ce serait bien qu'une femme puisse justement confronter les textes, la culture, la vie, le quotidien des femmes musulmanes et puisse aussi porter cette dimension d'égalité femme-homme, qui est une dimension moderne, républicaine, qui doit aussi concerner l'ensemble des religions.

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On attend le contre-argumentaire du patron.

Du rab sur le Lab

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