"Vire-moi un ministre". Cette recommandation vient de François Rebsamen et s'adresse directement à Jean-Marc Ayrault, selon les propos rapportés par le Canard enchaîné. Selon l'hebdomadaire, ce serait un moyen pour le Premier ministre de rétablir son autorité sur ses ministres, d'après celui qui convoitait la place Beauvau :
Vire-moi un ministre. N'importe lequel, mais au moins, fais un exemple.
Ce que reproche le maire de Dijon aux membres du gouvernement ? La cacophonie engendrée par les prises de parole des ministres !
Tous les jours il y a des annonces prématurées, et même contradictoires. Là, ils s'arrêteront.
Le patron des sénateurs socialistes vise particulièrement la dernière sortie de Delphine Batho sur la fiscalité du diesel. La ministre de l'Ecologie souhaite imposer davantage ce carburant, "pour des raisons de santé publique" avance-t-elle. Problème : le diesel est une spécialité française, et Arnaud Montebourg redoute qu'on touche au made in France, comme il l'a fait savoir.
Selon le Premier ministre cité par le Canard enchaîné, il s'agit là d'une "simple erreur de langage". Mais il se montre menaçant : "si le ministre commet une faute politique, il sera viré sur-le-champ".
François Rebsamen, lui, avait déjà demandé des têtes. Celles de hauts-fonctionnaires. En octobre il s'exprimait pour que François Hollande se sépare des hauts fonctionnaires qui ne seraient pas solidaires de la politique du gouvernement. "Il vaudrait mieux que tous les hauts fonctionnaires défendent la politique du gouvernement et mouillent la chemise. Mais après dix ans de droite, on a du mal à leur demander de servir une politique différente. Six changements de recteurs ne suffiront pas", expliquait-il au Monde.