Retour de bâton : à force d'avoir érigé le régime chaviste en modèle à suivre , Jean-Luc Mélenchon est sans cesse interrogé sur le Venezuela et la crise dans laquelle est plongé le pays depuis des mois. Jusqu'ici, le leader de La France insoumise s'est plus ou moins contenté de regretter les "erreurs" du régime de Nicolas Maduro et de dénoncer les violences, d'où qu'elles viennent. Aujourd’hui, il accuse surtout les États-Unis d'être à la manœuvre.
Dans une longue interview accordée à Marianne ce vendredi 15 septembre, Jean-Luc Mélenchon évoque ce qu'il présente comme le "nouveau point Godwin du débat politique". "Le 'débat' sur le Venezuela est devenu fou ! Je reste de sang-froid. Je suis un militant politique expérimenté. Les campagnes internationales des Nord-Américains contre un pays avant de lui sauter à la gorge, j'en ai déjà vu un certain nombre", dit-il avant de faire référence à l'histoire récente et aux mois ayant précédés l'invasion de l'Irak, en 2003. Il dit :
"Je suis capable de reconnaître la manœuvre quand dans le monde entier les mêmes mots, les mêmes images, les mêmes arguments, sont diffusés. On a déjà vu les 'armes de destruction massive' en Irak et ainsi de suite.
"
En 2003, pour justifier l'invasion de l'Irak de Saddam Hussein, les États-Unis de George W. Bush avaient expliqué, rapports à l'appui, que le dictateur avait en sa possession des "armes de destruction massive". "Il ne fait aucun doute que Saddam Hussein possède des armes biologiques et la capacité de produire rapidement plus, beaucoup plus", avait par exemple déclaré à l'ONU le secrétaire d'État américain Colin Powell. Ce qui s'était avéré faux évidemment.
Dans Marianne, tout en visant les États-Unis, Jean-Luc Mélenchon cible également les "commentateurs" français. Il assure :
"Je ne suis pas naïf. La plupart des commentateurs français se moquent du Venezuela. Ce n’est qu’un prétexte pour nous taper dessus.
"
Et Jean-Luc Mélenchon de défendre, au contraire, la presse espagnole, bien "plus subtile" que son homologue française à ses yeux. "Nos médias rabâchent machinalement : 120 morts ! On ne sait pas qui a tué qui, ni comment, ni pourquoi ? En Espagne, on le dit", lance le quatrième homme de 2017.
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