"Croyez-vous que Le Front national peut devenir le premier parti français aux prochaines élections européenes ? C'est une possibilité", estime Bruno Le Maire.
En visite à Berlin du 30 juin au 2 juillet, le député UMP de l'Eure s'est montré "préoccupé" face à la question d'Ursula von Der Leyen, la ministre du Travail et des Affaires sociales allemande, comme le relate le magazine Paris Match dans son édition à paraître le 11 juillet.
Mais l'ancien ministre veut croire au succès de sa famille politique. Cinq jours plus tard, à la Fête de la Violette de la Droite forte, le germanophile s'est montré combatif dans ses pronostics, comme l'a rapporté l'AFP :
Lorsque la droite est la droite, le Front national recule. Nous pouvons gagner les élections municipales et européennes de 2014. Nous devons les gagner. Pour cela, nous devons apporter des réponses claires et crédibles aux problèmes des Français.
Et celui qui prône une intégration européenne forte a ajouté :
Nous avons eu de récents succès électoraux ? Tant mieux. Mais ne nous leurrons pas : ces succès traduisent plus un effondrement de la gauche socialiste que le retour en force de la droite. A chaque élection depuis un an, le Front national a gagné des milliers de voix. Personne ici ne peut se résigner à cette progression. Elle n’est pas inéluctable.
Bruno Le Maire n'est pas le seul à l'UMP à vouloir challenger le Front national. Tirant les leçons des législatives partielles de Villeneuve-sur-Lot, Alain Juppé avait assuré le 29 juin sur son blog :
L'UMP est désormais la seule force électorale de résistance au Front national", elle "a maintenant la responsabilité de mener le combat contre" lui.
Pressant, le maire de Bordeaux poursuivait :
Le programme économique et social du FN [...] précipiterait la France dans la spirale du déclin", car il représente " la déconstruction pure et simple de l'Union européenne". "Ce débat, cette confrontation [...], il faut les engager sans tarder si nous voulons éviter que le prochain Parlement européen ne soit dominé par des partis anti-européens.
Si Alain Juppé et Bruno Le Maire prennent le problème à-bras-le-corps, c'est que, début juin, le Front national réalisait une percée dans un sondage Ifop publié par Valeurs Actuelles. D'après ce sondage, le parti d'extrême droite ferait pour la première fois jeu égal avec le PS et l'UMP aux élections européennes de mai 2014, chacun obtenant 21% des intentions de vote.
Jérémy Gabert