Il a été, tout au long du quinquennat, un député socialiste des plus légitimistes, loin des frondeurs. Mais, à presque 40 ans, Sébastien Pietrasanta a décidé de ne pas se représenter aux prochaines législatives en 2017 et de mettre un terme (provisoire ?) à sa carrière politique. Une annonce de prise de distance avec le théâtre politique qui lui permet, comme il l’explique à Libé, "de l’ouvrir". Et de distiller un petit conseil à François Hollande pour redevenir populaire alors que le chef de l’Etat est enlisé à 4% d’opinions favorables dans les sondages, comme il le dit ce jeudi 17 novembre sur France Inter :
"J’aurais envie de dire à François Hollande que l’on n’est jamais aussi populaire que lorsqu’on annonce que l’on part.
"
Le message est limpide. François Hollande, de plus en plus contesté dans son propre camp depuis la parution de ses confidences dans le livre Un Président ne devrait pas dire ça… (éd. Stock) doit en effet annoncer sa décision d’être candidat ou non à sa succession d’ici la mi-décembre.
Cette "petite phrase" balancée sur France Inter, Sébastien Pietrasanta l’avait déjà lâchée dans à Libération , mercredi, sans viser aussi explicitement François Hollande :
"Si je devais faire une petite phrase, je dirais que, quand je vois les soutiens que je reçois depuis mardi, on n’est jamais aussi populaire que lorsqu’on annonce que l’on part…
"
En début de semaine, l’ancien maire d’Asnières-sur-Seine, député PS depuis 2012 et élu local depuis plus de 15 ans, a écrit un long billet de blog pour expliquer pourquoi il avait décidé, à l’aube de ses 40 ans, de changer de vie, comme l’avait fait Laurent Grandguillaume avant lui . "J'ai décidé de ne pas me représenter aux élections législatives de juin prochain", a écrit le député, qui figure depuis 2012 parmi les 22 élus de moins de 40 ans de l'Assemblée (sur 577 députés).
Évoquant "un mandat passionnant", Sébastien Pietrasanta a annoncé "sa décision longuement mûrie" mais "pas facile" de mettre fin à "une longue histoire" commencée en adhérant au PS à 16 ans. De son expérience, le député disait avoir tiré "plusieurs leçons", notamment que le cumul n'est "pas bien" entre différents mandats, mais aussi dans le temps, expliquant n'avoir "pas/plus envie d'être un professionnel de la politique". Il a aussi fustigé "la rudesse de la vie politique", déploré une classe politique "qui se perd dans les débats stériles à gauche comme à droite" ou un "populisme ambiant" qui est "insupportable".