Jean-Marie Le Pen reste président d’honneur d’un parti… dont il n’est pourtant plus membre. A ce titre, l’ancien candidat à la présidentielle du FN devra être invité aux réunions des instances dirigeantes du parti, sous peine d’une astreinte de 2000 euros. C’est la décision rendue ce jeudi 17 novembre par les juges du tribunal de grande instance de Nanterre. Une décision qualifiée par Gilbert Collard "d’aberration juridique". Joint par Le Lab, le député RBM – FN du Gard s’étonne :
"Il y a une contradiction juridique dans les termes du jugement : d’un côté il n’est plus membre du FN et de l’autre il reste président d’honneur.
"
Jean-Marie Le Pen va donc pouvoir continuer à embêter ses camarades du FN s’il le souhaite. Pour Gilbert Collard, pas de doute, "politiquement c’est pour nous emmerder". Le député estime toutefois que le FN ne pourra pas être rendu responsable d’éventuels nouveaux dérapages :
"Il n’est pas là de notre fait mais du fait du tribunal car c’est le tribunal qu’il le réintègre. Nous, ça ne nous pose plus de problème, on n’a plus de responsabilité morale. Jean-Marie Le Pen est le porte-parole du tribunal de Nanterre au sein du FN. Si demain il tient un propos inacceptable, il faudra demander des comptes au tribunal.
"
La figure du Front national avait été suspendue du FN en mai 2015. Il avait été exclu en août de la même année. En cause, notamment, ses propos réitérés sur les chambres à gaz, "détail" de l'histoire de la Seconde Guerre mondiale, qui lui ont valu en avril une condamnation à 30 000 euros d'amende, ou de sa défense du maréchal Pétain. Ces provocations jugées pénalisantes pour la stratégie de "dédiabolisation" menée par sa fille, à la tête du parti.
La justice lui avait donné raison à trois reprises l'an dernier, d'abord en annulant sa suspension puis en suspendant, par deux fois, le congrès par correspondance censé supprimer ce statut de président d'honneur qui le rend membre de droit de toutes les instances FN.