À trois jours du premier tour de la primaire de la droite, à laquelle il est candidat, Jean-Frédéric Poisson occupe le terrain. En quittant en direct le plateau de France 3 mercredi 16 novembre au soir, par exemple. Mais aussi en reprenant à son compte les accusations de "proximité" avec les Frères musulmans portées contre Alain Juppé, favori des sondages.
Jeudi 17 novembre, le président du Parti-Chrétien Démocrate (PCD) est l’invité de .pol, l’émission du Lab en partenariat avec Linternaute.com, Le Huffington Post et Le JDD. Interrogé sur certaines accusations venues de l'extrême droite et qui rebaptisent le maire de Bordeaux "Ali Juppé", le candidat qui ne cache pas sa proximité avec certaines personnalités du Front national attaque :
"Je n’emploierais pas l’expression que vous employez même si je suis extrêmement gêné par la proximité d’Alain Juppé avec les organisations directement liées aux Frères musulmans. C’est la vérité… les liens du Grand recteur de la mosquée de bordeaux Tareq Oubrou avec cette organisation. Il faut se méfier beaucoup de la dialectique des Frères musulmans qui sont un mouvement extrêmement politique et très formé à l’infiltration et aux méthodes de déstabilisation.
Je dis qu’il y a une proximité entre les Frères musulmans et Alain Juppé, au moins à Bordeaux, que cette proximité a conduit un certain nombre de personnes à quitter le staff d’Alain Juppé il y a quelques semaines. Ce que je considère comme de la naïveté d’Alain Juppé à l’égard de l’islam est problématique à mes yeux.
"
On notera que Jean-Frédéric Poisson a visiblement des informations exclusives concernant la vie interne du "staff d'Alain Juppé". On remarquera aussi au passage que Tareq Oubrou, dont le candidat du PCD parle ici, est très explicitement menacé par Daesh. Mais passons.
C’est quoi qu'il en soit la première fois qu’un candidat à la primaire de la droite reprend à son compte ce type d'accusations. Sur internet, plusieurs sites de la fachosphère présentent en effet le candidat à la primaire sous le nom d'"Ali Juppé" et le décrivent comme "le grand mufti de Bordeaux". On l'accuse par exemple d'avoir "financé à hauteur de 20 millions une gigantesque mosquée dans Bordeaux", s'était-il indigné fin août. "Celui qui la trouve, je lui offre une caisse de champagne. Elle n'existe pas", avait-il rétorqué. Le FN local avait participé à la diffusion de cette accusation.
Ces derniers jours, Alain Juppé avait déjà évoqué ces rumeurs pour mieux les pourfendre, comme lors de son meeting à au Zénith de Paris, lundi 14 novembre, et à Bordeaux, le mercredi 9 novembre, comme le précisait Le Huffington Post :
"Au fur et à mesure que l’on se rapproche du premier tour de la primaire, certains se complaisent dans le caniveau. Et maintenant, voici qu’on me taxe de salafisme et d’antisémitisme. Honte aux menteurs, honte aux calomniateurs, honte aux manipulateurs d’extrême-droite et à leurs complices !
"
Voir l'extrait en vidéo :
L'émission en intégralité :
À LIRE SUR LE LAB :
> Alain Juppé va finalement retirer sa plainte après le faux tweet le disant musulman