Le gouvernement actuel n’est pas social-démocrate, mais social-libéral, et c'est une socialiste qui le dit

Publié à 08h48, le 07 mai 2013 , Modifié à 09h29, le 07 mai 2013

Le gouvernement actuel n’est pas social-démocrate, mais social-libéral, et c'est une socialiste qui le dit
Marie-Noëlle Lienemann sur LCI (capture).

NUANCE - Certes, elle est classée à la gauche du PS. Mais Marie-Noëlle Lienemann n'en reste pas moins socialiste. Tout comme le patron du gouvernement, Jean-Marc Ayrault. Interrogée ce mardi 7 mai sur LCI, la sénatrice de Paris a, à nouveau, demandé au gouvernement de réorienter sa politique.

Et lorsque lui est posée la question "c'est un gouvernement social-démocrate ?" Marie-Noëlle Lienemann répond du tac au tac. C'est non :

Non. Je dirais plutôt social-libéral. Oui, carrément !Quand on nous dit qu'on va ouvrir le capital privé. Quand on nous dit qu'on donne des cadeaux aux entreprises...

Marie-Noëlle Lienemann commence son explication en évoquant le crédit d'impôt compétitivité :

Il n'y a pas un gouvernement social-démocrate qui aurait accepté qu'on mette 20 milliards sur la table des entreprises sans qu'il y ait en face des vraies contreparties au monde du travail.

Puis l'accord sur la sécurisation de l'emploi :

Il n'y a pas un gouvernement social-démocrate qui accepterait qu'on remette en cause le code du travail avec simplement la moitié des organisations syndicales en pacte avec le patronat. 

Marie-Noëlle Lienemann conclut :

Ce n'est pas social-démocrate. Dans "social-démocrate", il y a "social". Or, aujourd'hui, on n'a pas suffisament de signes de social. 

Marie-Noëlle Lienemann, interrogée sur un éventuel remaniement, ne s'oppose pas à l'entrée de Jean-Luc Mélenchon au gouvernement. Mais "c'est à lui de le dire", comme elle le précise d'emblée.

Benoît Hamon est lui aussi classé à la gauche du Parti socialiste. Mais lui est au gouvernement. Et il ne partage pas l'analyse de Marie-Noëlle Lienneman. Interrogé sur France Info, il déclare :

Ce n'est pas une politique social-libérale. La politique qui consiste à dire qu'aujourd'hui, la consolidation budgétaire c'est un marathon, et qu'un marathon ça ne se termine pas si on le fait au rythme à une course de 400 mètres. 

Considérer qu'il faut mettre davantage d'argent dans la croissance et dans l'investissement qu'on est en train de faire. Je pense que c'est exactement le contraire d'une politique libérale. C'est au contraire une politique qui prépare l'avenir.

Du rab sur le Lab

PlusPlus