"Il n'y a que des bons investissements pour la BPI, pas du business !" Ségolène Royal lâche cette phrase au tout début de l'interview qu'elle accorde à Libérationce mardi 7 mai (lien abonnés). La vice-présidente de la banque publique d'investissement ne peut être plus claire: elle désavoue là le directeur général de l'institution, Nicolas Dufourcq qui jugeait que Florange et Petroplus ne représentaient pas un "bon business" .
Ségolène Royal explique ensuite :
"Faire du business sous-entendrait qu'on ferait le tri entre ce qui est juteux et ce qui ne l'est pas. Ce n'est pas notre philosophie.
"
La philosophie de Ségolène Royal n'est visiblement pas non plus celle de Jean-Pierre Jouyet, président de la BPI, qui déclarait en octobre 2012 que l'institution financerait "les bons projets, pas les canards boîteux".
Là encore, Ségolène Royal rame dans le sens inverse :
"Il est détestable de parler avec morgue de canards boiteux pour désigner des entreprises et des salariés qui souffrent.
"
Ce n'est pas la première fois que Ségolène Royal désavoue Nicolas Dufourcq. Elle avait déjà qualifié de "grave dérapage" ses propos sur Florange. Et avait pris soin de le court-circuiter lors du deuxième conseil d'administration de la BPI.
En fin d'interview, Ségolène Royal lâche cette phrase énigmatique: la BPI "ne doit pas être un jouet aux mains de quelques inspecteurs de finances". On vous laisse deviner la profession de Nicolas Dufourcq...
Edit 8h08: ajout de la citation de fin et lien interview