C'était une petite phrase qui avait fait du bruit. Dans une interview accordée à Paris Match début mai, le Président de la République François Hollande prévenait qu'un"remaniement viendrait en son temps" et que "nul ministre n'était à l'abri".
Dans le Journal du Dimanche, plusieurs ministres, en "off" et en "on", ont explicité cette annonce. Guillaume Garot, ministre délégué à l'Agroalimentaire, est le seul a être cité nomément. Et la déclaration de François Hollande ne souffre, à ses yeux, aucune ambiguïté :
Il y a eu, c'est évident, une forme d'avertissement, une manière de remettre l'église au milieu du village.
Serrer la vis, donc pour inciter son équipe à davantage de discipline ? Le JDD cite le chef de l'Etat glissant, après sa sortie médiatique :
Tu as vu, ils travaillent tous, maintenant.
Et si, depuis, le chef de l'Etat a assuré, lors de sa conférence de presse que le remaniement n'était pas d'actualité, l'effet de sa petite phrase ne s'est pas estompé. Selon un autre ministre, cité, cette fois, en off :
La meilleure réponse qu'on puisse apporter, c'est d'être très professionnel et de faire son boulot.
Mais si la sortie a fait son petit effet, elle a aussi déplu à certains membres de l'équipe gouvernementale, à en croire un autre ministre, lui aussi anonyme :
Beaucoup, surtout chez les ministres délégués, vivent ça comme une injustice, ils bossent et sont mis sous tension de manière inutile.
Les administrations se disent : "Est-ce qu'ils seront là dans deux mois ?" Tout ça freine et inquiète.
Si les effets immmédiats de cette épée de Damoclès se sont donc fait sentir, il y aurait donc de quoi douter de leur pérennité.