DESAPPROBATION - La publication, par l'hebdomadaire Charlie Hebdo, de caricatures de Mahomet, dans son édition à paraître mercredi 19 septembre et dont seule la "une"était diffusée, mardi soir, place le gouvernement dans une posture d'équilibriste.
D'un côté, la réprobation d'un acte provocateur, qui pourrait déclencher des actes de représailles contre, au choix, la France, ou le journal - souvenez-vous de l'affaire des caricatures de Mahomet publiées par un quotidien danois en décembre 2005, qui avait déclenché une vague de violences, notamment dirigées contre les intérêts danois dans des pays arabes.
De l'autre, la nécessité de réaffirmer la liberté de la presse, ainsi que le droit à la caricature ...
Résultat?
Eh bien voilà Jean-Marc Ayrault qui condamne-sans-condamner, ne tranchant pas entre ces deux principes.
Dans un communiqué (PDF) publié mardi 18 en tout début de soirée, et qui ne fait aucune mention explicite du "cas" Charlie Hebdo, le Premier ministre prend :
1. grand soin de "rappeller que la liberté d’expression constitue l’un des principes fondamentaux de notre République"
2. tout en "affirmant sa désapprobation face à tout excès", appelant notamment au "respect des convictions religieuses".
Jean-Marc Ayrault rappelle toutefois dans ce communiqué que la liberté d'expression "s'exerce dans le cadre de la loi et sous le contrôle des tribunaux, dès lors qu'ils sont saisis", laissant la porte ouverte à une éventuelle action judiciaire qui viserait à empêcher la distribution de Charlie Hebdo.
Illustration de cette gêne, RTL affirme également que le numéro en question de Charlie Hebdo "est sur le bureau du ministre Manuel Valls depuis la mi-journée".